La suppression de quelque 177 postes-cadres chez Olymel n’affecte pas grandement notre classement annuel, cela dit. Olymel est confortablement installé au troisième rang des plus gros employeurs de la MRC des Maskoutains avec ses 1884 employés dans l’ensemble de ses installations, dont au siège social de l’avenue Pratte.
Et c’est surtout là que l’onde de choc se fera sentir même si, dans les faits, l’entreprise peinait à préciser l’ampleur des coupes à son siège social. Mais étant donné que des postes-cadres sont concernés, il y a tout lieu de croire que la grande faucheuse y sera particulièrement active. En août 2021, ils étaient 273 employés à s’y démener. Pour les fins de l’exercice, retranchez 177 postes et c’est 65 % des effectifs du siège social qui disparaîtraient en principe.
Dans les faits, cette restructuration, bien que sévère et attristante, ne fait pas si mal qu’il n’y paraît. Olymel précise qu’un total de 120 postes étaient en effet vacants depuis quelques mois. Ces postes ne seront pas pourvus. Le couperet affecte donc 57 employés en chair et en os.
Il est quand même difficile d’imaginer qu’une entreprise puisse réussir à fonctionner normalement avec autant de postes vacants à la direction et qu’elle entrevoit de le faire encore mieux en se séparant d’une soixantaine de cadres de plus. Il faut toutefois garder en tête que, toutes catégories confondues, Olymel emploie quand même plus de 9200 employés à travers le Québec. Alors, de toute évidence, il y avait du gras en masse dans la structure. Peut-être faut-il y voir l’un des premiers coups d’éclat de Yanick Gervais comme président-directeur général, lui qui a obtenu les pleins pouvoirs il y a un an.
Le successeur de Réjean Nadeau a eu le temps d’analyser la structure qu’il connaissait déjà bien au moment de sa nomination et a pu y déceler des incongruités. Le communiqué de presse mentionne à cet effet que la restructuration contribuera à éliminer le double emploi et la redondance des fonctions de soutien administratif au sein de l’entreprise, elle qui est entre autres confrontée aux impacts de la pandémie de COVID-19, à la pénurie de main-d’œuvre, à l’inflation et à une conjoncture mondiale incertaine. Et qui doit aussi composer avec les attentes financières de Sollio, sa société mère.
À noter, il s’agit d’une deuxième mauvaise nouvelle d’affilée partagée par Olymel et touchant Saint-Hyacinthe en peu de temps. En juillet dernier, la direction avait fait part de sa décision de réduire ses opérations d’emballage à son usine de l’avenue Saint-Jacques en date du 2 septembre. Pas moins de 61 employés de cet établissement ont été mis à pied et se sont fait offrir un poste dans une autre usine Olymel de la région, soit à Sainte-Rosalie, Saint-Damase ou Saint-Jean- Baptiste-de-Rouville.
Au chapitre des bonnes nouvelles qui traduisent un changement de direction et/ou un désir d’optimiser son modèle d’affaires et de générer des revenus, on retiendra la décision de se départir enfin de ses installations excédentaires et sous-exploitées de Saint-Valérien-de-Milton et de Saint-Simon. Encore une fois, il est permis de se demander s’il ne faut pas y voir l’impact du changement de PDG.
Question de conclure cet éditorial sur une note positive, sachez que notre plus récente édition du cahier des 200 plus grandes entreprises de la MRC a mis en lumière et en chiffres la pénurie de main-d’œuvre qui confronte et afflige à peu près toutes les entreprises du Québec et de la grande région de Saint-Hyacinthe.
Pour les chercheurs d’emploi et ceux qui viennent de perdre le leur, il y avait pas moins de 2260 postes à pourvoir au sein des quelque 260 entreprises que nous avons sondées au cours de l’été. Ce n’est pas le choix qui manque. Olymel disait chercher à pourvoir 110 postes dans ses différentes usines de la MRC.
On croit comprendre de l’annonce de cette semaine que les besoins sont soudainement moins grands sur l’avenue Pratte.