Alors que les affaires se portent habituellement bien, les Orgues Létourneau de Saint-Hyacinthe ont dû se mettre sur pause et mettre à pied temporairement la majorité de ses travailleurs. En temps normal, ce manufacturier, qui vend ses instruments principalement aux États-Unis, compte 25 employés.
« Nous sommes une entreprise dont l’activité est considérée comme non essentielle. Heureusement que notre carnet de commandes est bien garni jusqu’en 2022. Sur ce point, nous sommes chanceux », considère George Trépanier, directeur général des Orgues Létourneau, en entrevue au COURRIER.
Pour cette entreprise, la décision du premier ministre Justin Trudeau de fermer la frontière entre le Canada et les États-Unis jusqu’au 18 mai représente un frein à l’exportation.
« Chez nous, on ne parle pas d’un bien que nous livrons sur une palette. Nos employés suivent la livraison [pour l’installation] », souligne M. Trépanier. L’entreprise a dû reporter la livraison d’un instrument pour le Texas qui était prévue début avril.
Pour le moment, la direction des Orgues Létourneau compte utiliser les programmes gouvernementaux mis en place pour réussir à traverser la crise.
Ce fabricant d’orgues a obtenu un prêt d’Investissement Québec ainsi qu’une contribution remboursable de 40 000 $ du palier fédéral. Quant aux employés, ils ont droit à la prestation canadienne d’urgence.
Réduction de la cadence
Selon Saint-Hyacinthe Technopole, le bras de développement économique de la Ville, la majorité des entreprises situées dans le parc industriel Olivier-Chalifoux poursuivent leurs opérations, même si certaines ont dû ralentir la cadence.
Spécialisée dans la conception et la fabrication de bains et de douches, l’entreprise Produits Neptune n’a pas été contrainte de suspendre sa production. « Comme nous fabriquons des produits sanitaires, nous sommes considérés par le gouvernement du Québec comme une entreprise essentielle », indique Alexandre Marchand, directeur général de Produits Neptune, en entretien téléphonique au COURRIER.
Pendant cette période de confinement, le fabricant qui emploie habituellement 150 travailleurs dit opérer à 60 % de ses capacités. Alexandre Marchand fait appliquer les mesures imposées par la santé publique, comme la prise de température des employés et la pose de panneaux de plexiglas dans l’usine.
Le redémarrage des chantiers de construction pour les unités devant être livrées pour le 31 juillet prochain représente une belle opportunité dans les circonstances pour ce manufacturier. « C’était une bonne nouvelle pour nous. Nous recommençons à livrer nos produits auprès de nos différents distributeurs », mentionne avec satisfaction M. Marchand.
Chez Secco International, une entreprise spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de systèmes de ventilation spécifiquement dédiés à l’industrie laitière, on fonctionne aussi à personnel réduit.
« Pour répondre aux exigences du gouvernement, nous avons réduit nos effectifs en conservant un employé par département », indique Jasmin Lortie, directeur général de Secco International. Sur les 45 employés de cette entreprise, 27 ont perdu temporairement leur travail.
Sur les 10 employés administratifs, trois salariés demeurent en poste dans l’entreprise et sept font du télétravail. « Nous conservons un employé par département (cinq au total). Trois autres employés ont été rappelés en production », détaille M. Lortie.
Actuellement, Secco International offre ses services en cas d’urgence dans une exploitation agricole. « Nous intervenons principalement lors de bris mécanique sur un ventilateur ou lors d’une défectuosité d’un mur gonflable [pour améliorer l’aération naturelle d’un bâtiment] », explique Jasmin Lortie.
À Saint-Hyacinthe Technopole, on constate que le milieu industriel compose assez bien avec la pandémie en raison de la prédominance du secteur agroalimentaire. « Dès le début de cette crise sanitaire, la majorité des entreprises de nos parcs industriels ont été désignées comme essentielles. Un mois plus tard, celles-ci se sont adaptées de mieux en mieux à la situation en appliquant les mesures imposées par Québec », a commenté André Barnabé, directeur général de Saint-Hyacinthe Technopole.