7 mai 2020 - 13:31
COVID-19 : un cataclysme pour le tourisme d’affaires local
Par: Jean-Luc Lorry
Photo François Larivière | Le Courrier ©

Photo François Larivière | Le Courrier ©

La crise du coronavirus représente un dur coup pour Michel Douville, directeur général du Centre de congrès de Saint-Hyacinthe et de l’hôtel Sheraton. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La crise du coronavirus représente un dur coup pour Michel Douville, directeur général du Centre de congrès de Saint-Hyacinthe et de l’hôtel Sheraton. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

L’hôtel Sheraton de Saint-Hyacinthe s’est joint au mouvement social #çavabienaller. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’hôtel Sheraton de Saint-Hyacinthe s’est joint au mouvement social #çavabienaller. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La crise du coronavirus et l’interdiction par Québec de tenir tous types de rassemblement jusqu’au 31 août représentent un cataclysme pour le tourisme d’affaires local.

Selon sa direction, le Centre de congrès de Saint-Hyacinthe a perdu 235 activités et 13 000 nuitées qui avaient été réservées de la mi-mars à la fin du mois d’août. « C’est un dur coup à prendre. Nous ne savons pas quand le centre de congrès sera autorisé à ouvrir de nouveau. Actuellement, l’hôtel Sheraton fonctionne à un taux d’occupation de 5 % », indique Michel Douville, directeur général du Centre de congrès et de l’hôtel Sheraton, en entrevue téléphonique au COURRIER.

Ce gestionnaire espère vivement que la date du 31 août ne sera pas repoussée plus loin dans la saison. « L’automne est notre période forte. Si la période d’arrêt des opérations est prolongée dans la saison, ce sera catastrophique pour nous. Jamais je n’aurais pensé vivre cela dans ma longue carrière dans le secteur de l’hôtellerie », mentionne M. Douville.

Sur les 65 employés à temps plein œuvrant habituellement au Centre de congrès de Saint-Hyacinthe, seulement quatre personnes sont restées actives.

Michel Douville considère qu’un déconfinement progressif de la société est essentiel. « Il faut déconfiner. Sans cela, l’économie n’avance pas. Il y a un risque, mais il faut le prendre. »

Suspension temporaire des frais fixes

Au chapitre financier, les revenus du centre de congrès étant actuellement inexistants, la direction du complexe n’a d’autres alternatives que de suspendre temporairement ses engagements financiers envers la Ville de Saint-Hyacinthe, propriétaire de cette infrastructure.

Pour gérer le centre de congrès, Michel Douville s’est entendu sur les termes d’un bail commercial avec la Municipalité. En vertu de ce bail qui viendra à échéance en décembre 2022 et qui n’a pas été rendu public, l’entreprise de M. Douville s’est engagée à verser à la Ville un loyer annuel de 500 000 $ à titre de gestionnaire du centre de congrès.

En plus de ce versement récurrent, c’est la société de M. Douville qui doit acquitter le montant des taxes municipales qui s’élèvent cette année, selon le gestionnaire, à 693 114 $ payable en trois versements.

« Pour l’instant, la Ville ne met aucune pression sur les frais fixes et la caution ne bouge pas », précise Michel Douville.

Pour aider financièrement M. Douville à démarrer l’exploitation du nouveau Centre de congrès de Saint-Hyacinthe, la Ville avait accepté de cautionner l’opérateur à la hauteur de 2,5 M$. L’entreprise de Michel Douville a utilisé à ce jour environ 1,25 M$ du montant de cautionnement.

Par contre, contrairement aux citoyens qui peuvent reporter de trois mois sans intérêts le deuxième versement des taxes municipales prévu le lundi 11 mai, l’entreprise de M. Douville doit se conformer à la réglementation. « Je n’ai pas de congé de taxes malgré la situation », souligne-t-il.

Michel Douville croit que la situation reviendra lentement à la normale. « En prévision du plan de déconfinement, nous avons refait nos plans de salles. La capacité du centre sera réduite de manière significative », mentionne Michel Douville.

« Nous reprendrons nos activités en organisant beaucoup de réunions corporatives rassemblant entre 25 et 75 personnes. Par la suite, ce sera les associations et les ordres professionnels regroupant environ 250 personnes. Quant aux événements comptant plus de 600 congressistes, ce n’est pas pour demain », prévoit le directeur général du Centre de congrès.

Congrès hybride

Selon lui, organiser des congrès sur un modèle hybride est une tendance qui se dessine à l’horizon. « Des congressistes vont pouvoir assister virtuellement à un événement alors qu’un nombre plus restreint sera physiquement sur place », croit Michel Douville.

Pour le moment, la direction du centre de congrès réfléchit aux mesures qui seront implantées dans le centre, comme des stations de désinfection et le respect des mesures de distanciation sociale.

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