À la séance du conseil du 20 février, Bernard Barré a voté contre la création de quatre postes, soit deux postes d’élagueur, un de préposé à l’entretien au Centre multisports C.-A.-Gauvin et un d’opérateur à l’usine de filtration. Le conseiller municipal a tenu à rappeler avoir voté contre le budget 2023 en dénonçant plusieurs créations de postes. Il s’est demandé si « le robinet était ouvert ». Ce dernier a mentionné qu’il fallait trouver des solutions différentes, comme celle de faire appel aux retraités.

« Notre rôle est de protéger les payeurs de taxes. Nos revenus viennent à 80 % des comptes de taxes des citoyens. Il faut s’assurer qu’ils aient encore les moyens de vivre ici. Quand j’ai commencé comme politicien, on avait un [ratio d’endettement] de 38 %. Je l’ai vécu ces difficultés financières majeures. C’était insécurisant, gênant et malaisant. Je ne veux pas retourner là », a-t-il dénoncé.

Deux semaines plus tard, soit lundi soir à la séance publique du conseil, le maire a réagi à l’intervention du conseiller municipal. Il a choisi de revenir sur le dossier puisqu’il a été interpellé par des conseillers et des employés municipaux sur leur malaise concernant l’opinion exprimée par M. Barré.

« Depuis une vingtaine d’années, la population de Saint-Hyacinthe a considérablement augmenté. Le rôle de la Ville a beaucoup évolué au fil des ans. Les attentes de nos citoyens et de plusieurs de nos conseillers envers l’équipe municipale sont de plus en plus élevées. Le rythme s’est accéléré. C’est irréaliste de penser que notre organisation peut bien répondre à tous nos défis sans avoir les ressources humaines nécessaires pour le faire », a affirmé André Beauregard.

Piqué, Bernard Barré a répondu aux propos du maire. « Ça fait 35 ans que je suis ici. S’il y a quelqu’un qui a appuyé les employés dans tout, [c’est moi]. Si ça continue comme ça, vous allez être comme l’orchestre sur le Titanic et jouer pendant que le bateau coule. Je vais continuer à travailler fort, comme je l’ai toujours fait, pour empêcher le navire de couler », a-t-il averti.

L’intervention du maire a été préparée avec l’aide du Service des communications. Les propos ont été partagés avec l’ensemble du conseil municipal quelques heures avant la séance ordinaire. Presque la totalité des conseillers ont d’ailleurs montré leur appui au maire en séance publique.

« Depuis que je suis là, j’ai toujours dit que l’administration générale se transforme, a affirmé le conseiller municipal du district Cascades, Jeannot Caron. C’est ce que l’ancienne direction générale a fait et ce que la directrice générale, Chantal Frigon, poursuit. C’est une restructuration nécessaire. On avait une structure qui datait de plusieurs années. On a des piliers qui sont partis. Ça a pris deux personnes pour les remplacer, et parfois même trois. M. Barré a le tour de sortir son violon pour sortir des chiffres et s’arranger pour induire la population en erreur. »

Des postes permanents et temporaires

André Beauregard a ajouté que M. Barré avait partagé des « chiffres erronés » à la dernière séance du conseil. En 2022, la Ville a créé 15 postes, mais 5 postes sont temporaires, a-t-il précisé. En 2023, la Ville prévoit de créer 20 postes, dont 6 seront temporaires.

« On laisse sous-entendre que la Ville dilapide les fonds publics pour des postes non justifiés. Contrairement à ce qu’on laisse entendre, le robinet n’est pas grand ouvert. La Ville a été extrêmement conservatrice dans ses embauches au cours des dernières années. Le conseil est conscient qu’il y a un rattrapage à faire. »

Chaque fois qu’il y a des ajouts de poste, les ressources humaines produisent un rapport sur les avantages, les coûts et les économies réalisées en postes temporaires, en temps supplémentaire ou en contrat.

« Il y a une toute nouvelle réalité de l’employabilité, poursuit Chantal Frigon. Les gens acceptent moins de faire du temps supplémentaire. Les gens préfèrent avoir une meilleure qualité de vie. En même temps, quand on force du temps supplémentaire, on crée de la pression et de la fatigue. Il y a des secteurs où le temps supplémentaire est la norme. »

La gouvernance de plusieurs départements a été révisée au cours des dernières années. C’est le cas pour les départements des communications, des technologies de l’information, des loisirs et de l’urbanisme. La Ville de Saint-Hyacinthe travaillera à revoir la gouvernance des travaux publics et de l’usine de biométhanisation cette année.