La romancière Edith Cushing (Mia Wasikowska) vit avec son père aux États-Unis au début du siècle dernier. Hantée par le fantôme de sa mère, celle-ci est courtisée par le valeureux Dr Alan McMichael (Charlie Hunnam) et le ténébreux baronnet anglais Sir Thomas Sharpe (Tom Hiddleston), en visite au pays avec sa soeur Lucille (Jessica Chastain). Edith finit par épouser le deuxième prétendant et s’installe dans le manoir familial en Angleterre rurale. Sur place, les apparences deviennent trompeuses et la jeune femme est confrontée de nouveau à des visions cauchemardesques.
Crimson Peak, « le sommet cramoisi » en référence aux montagnes et à la terre ocre, presque rouge sang, qui entourent la demeure des Sharpe, est le genre de long-métrage qui oscille entre le drame, l’horreur, et le suspense. C’est malheureusement ce mélange des genres qui lui fait défaut. Le scénario somme toute assez classique de Matthew Robbins, Luncida Coxon et du réalisateur, reste prévisible, particulièrement dans la dernière partie. Rares sont les moments de frayeur ou de surprise dans ce long film de deux heures où la mort ne cesse de frapper.
La mise est sauvée par la photographie et la direction artistique absolument, il faut le dire, splendides. L’esthétique gothique et victorienne aux couleurs terreuses, qui évoque les films de la première moitié du 20e siècle, réussit à créer un climat sombre et lugubre. L’approche de Guillermo del Toro rappelle d’ailleurs l’univers de son long-métrage Le Labyrinthe de Pan (2006), notamment en ce qui a trait à la présence d’insectes et de créatures monstrueuses.
Le trio d’interprètes formé par Mia Wasikowska, Tom Hiddelston et Jessica Chastain se plaît assurément dans cette partition obscure et spleenétique, chacun jouant à fond le jeu de l’être tourmenté.
S’il n’en était de son histoire aux rouages scénaristiques maintes fois exploités, Crimson Peak, d’une grande beauté visuelle, serait une réussite.