Son commerce vendu entre bonnes mains, Daniel Solis peut maintenant penser « à ne rien faire » pendant quelque temps, parce que de son propre aveu « rien faire ce n’est pas rien »! Bien dit pour celui qui a occupé avec sa bijouterie le même local des Galeries depuis 1985, soit 27 ans et qui a grandi dans une famille de commerçants – « j’ai été pétri dans le commerce », dit-il lui-même ».
Le grand-père de Daniel Solis fonde la Librairie Solis en 1903, commerce repris par son père, puis par son frère Pierre en 1979 avec lequel il travaille durant près de dix ans. Daniel Solis a aussi été partenaire avec Pierre pendant les trois premières années de la Librairie Solis aux Galeries, vers 1982. « J’ai fait mon cours de comptable agréé à l’Université de Sherbrooke. Mon modèle, c’était le comptable de mon père, M. Dugré. J’ai fait du marketing aussi, ce qui m’a vraiment aidé lorsque j’ai eu des commerces, précise celui qui a également été propriétaire de la Tabagie Mondor durant trois ans. En 1970, nous avons tenté d’ouvrir une librairie Solis à Longueuil et ce fut un vrai désastre. J’ai aussi enseigné le marketing au Cégep de Sorel. Puis, en 1974, j’ai travaillé durant cinq ans pour Xerox comme professeur en technique de vente. Cette compagnie, à l’époque, était la meilleure dans le monde pour la formation qu’elle offrait à ses employés. » Daniel Solis s’investit ensuite avec son frère afin de développer la librairie familiale connue de tous à Saint-Hyacinthe.
De la librairie à la bijouterie
Lorsqu’il achète la Bijouterie Burelle en 1985, Daniel Solis ne porte même pas de montre! Il porte d’ailleurs encore aujourd’hui la première bague qu’il s’est procurée à ce moment, il y a 27 ans!
« Je voulais mon commerce juste à moi, c’était mon rêve, puis M. Cournoyer vendait la bijouterie. J’ai décidé de tenter ma chance. Je ne connaissais rien dans les bijoux et il fallait que j’apprenne très rapidement pour ne pas perdre la clientèle. J’ai alors suivi des cours de gemmologie à Montréal, appris la subtilité des pierres précieuses, les moules, la certification des diamants, etc. Mais vendre, c’est avoir beaucoup d’imagination que ce soit une librairie, une bijouterie ou autre chose. » Daniel Solis a ainsi été à même de constater toute l’évolution dans le monde des bijoux, au fil des ans, et l’évolution du goût des Québécois par le fait même. « La culture du bijou est beaucoup plus développée aux États-Unis par exemple. Ils investissent pour de la qualité et gardent longtemps un bijou. Ici, c’est plus le look, ce qui est parfois dommage. Cependant, le consommateur d’aujourd’hui est beaucoup plus éveillé et informé et il faut tenir compte de cela quand on vend des bijoux. »Impliqué dans le monde du commerce durant près de 40 ans, Daniel Solis a toujours eu à coeur de diversifier ses investissements. C’est pourquoi il contribue au démarrage de Broli Sport en 1989 avec son ami André Brochu, collaboration qui durera dix ans. La même année, il tente l’ouverture d’un kiosque de bijoux mode, Lazuli, toujours aux Galeries. Une aventure qui fut cependant éphémère.« Une grosse partie de ma vie a été ici aux Galeries, j’ai essayé des choses, j’ai aimé le faire et mon personnel à la bijouterie a contribué à toutes ces années de succès. C’est eux qui m’ont représenté, certains depuis plus de dix ans. Comme maintenant, je sais que j’ai les bons acheteurs pour que Burelle poursuive sa route, car ils connaissent déjà le commerce. Maintenant, je veux ne rien faire pour un bout! », lance Daniel Solis qui mérite bien de prendre du temps pour lui, après une vie entière dédiée à la vente au détail.