« C’est vraiment la consécration de ma carrière. Ça m’a fait prendre conscience de tout le chemin parcouru. Ce travail m’a demandé beaucoup de sacrifices, mais on ne peut pas réussir sans effort. Le succès s’entretient aussi. Il ne faut jamais le tenir pour acquis », a-t-il déclaré en entrevue au COURRIER.
C’est l’Association des marchands IGA qui a proposé son nom pour cette distinction. Lors de son intronisation, il a été particulièrement touché par le discours d’un ancien vice-président de Steinberg, là où il a commencé sa carrière à l’âge de 17 ans tout en étudiant.
Selon lui, il doit à sa détermination et à son souci du détail le fait qu’il a pu gravir les échelons. Ces aptitudes lui ont permis de devenir cadre chez Steinberg et de se faire offrir d’acheter un supermarché lors de la restructuration en 1989. Il a alors décidé de revenir aux sources et de choisir celui de Saint-Hyacinthe.
Trois ans plus tard, Steinberg a mis la clé dans la porte et une entente a été signée avec IGA. C’est alors que M. Benoit n’a eu d’autre choix que de devenir entièrement propriétaire. Il s’est donc lancé malgré l’immense fardeau financier. « Tout y est passé, en incluant mes chemises et mes bobettes, a-t-il lancé à la blague. Je ne savais pas comment ça allait finir avec le poids de la dette, mais j’ai fait mon petit bonhomme de chemin. »
Finalement, ses efforts ont porté fruit, de sorte que l’épicerie a pu être agrandie une première fois en 1998, après la période intense de la crise du verglas, puis à nouveau en 2004 quand le magasin Hart a fermé ses portes.
C’est aussi à cette période que Dany Benoit a misé sur les produits faits maison pour continuer de se démarquer parmi les autres gros joueurs dans le marché maskoutain. « Les gens voient les cuisinières et se sentent comme chez leur grand-mère », a-t-il illustré.
Les sections des produits sans gluten et internationaux ont aussi été sans cesse bonifiées. « Il y a beaucoup plus de personnes provenant de différents pays à Saint-Hyacinthe, alors nous avons 10 fois plus de produits internationaux qu’il y a 20 ans », a mentionné M. Benoit. La viande fraîche préparée sur place par les bouchers est aussi un plus, selon lui.
Le propriétaire croit aussi qu’il est essentiel que la clientèle sente qu’il s’occupe toujours d’elle au fil des années et qu’il est sensible à ses besoins. D’ailleurs, il a vu passer jusqu’à quatre générations d’une même famille et il est convaincu que c’est le fait de se sentir en confiance qui a fait que des enfants qui accompagnaient leurs parents sont revenus en grandissant.
Pour l’heure, Dany Benoit se retire progressivement alors que ses enfants, Marc-André et Marie-Josée, sont désormais actionnaires depuis 2023. Pour les cinq prochaines années, il compte simplement peaufiner la gestion. « Après, je vais simplement venir les achaler », a-t-il conclu avec humour.