12 novembre 2020 - 14:43
Dasher d’un jour
Par: Olivier Dénommée
Les Dashers sont des particuliers qui, dans leurs temps libres, se rendent disponibles pour prendre des commandes et les acheminer à bon port. On ne peut pas les reconnaître par leur véhicule, mais certains commencent à porter un masque aux couleurs de l’entreprise. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les Dashers sont des particuliers qui, dans leurs temps libres, se rendent disponibles pour prendre des commandes et les acheminer à bon port. On ne peut pas les reconnaître par leur véhicule, mais certains commencent à porter un masque aux couleurs de l’entreprise. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Après s’être intéressé à l’efficacité du service DoorDash récemment implanté à Saint-Hyacinthe, LE COURRIER a décidé de pousser l’expérience un peu plus loin et de se mettre dans la peau d’un livreur DoorDash pendant quelques heures.

Comme d’autres entreprises misant sur l’économie du partage telles que Uber, DoorDash fait appel à des particuliers qui souhaitent arrondir leurs fins de mois en se rendant disponibles quelques heures par semaine pour faire des livraisons. Les critères pour devenir Dasher (le nom donné aux livreurs) sont somme toute assez simples : avoir plus de 18 ans, posséder un permis de conduire valide et un véhicule, avoir un téléphone intelligent doté d’une bonne connexion internet et avoir un numéro d’assurance sociale.

Donc, en théorie, presque n’importe qui peut correspondre aux critères. D’ailleurs, les quelques livreurs croisés au fil de l’expérience avaient des profils très variés : autant des jeunes que des personnes plus âgées, et presque autant de femmes que d’hommes. Le processus pour s’inscrire est relativement simple via le site Checkr, mais pourrait se corser dans le cas où le candidat a un casier judiciaire ou s’il a déménagé souvent parce que le formulaire exige de connaître toutes les adresses où il a vécu dans les cinq dernières années. Dans notre cas, la demande a été approuvée en un peu plus de 24 heures, permettant sur-le-champ de commencer à « dasher » en téléchargeant l’application réservée aux livreurs.

À l’instar de l’application pour les clients, l’application Dasher peut semer la confusion au premier abord. Il invite le livreur à s’inscrire à une plage horaire de son choix, selon les heures proposées par DoorDash. Cette méthode permet d’éviter que trop de livreurs soient actifs pendant une même période si la demande anticipée n’est pas assez forte et d’encourager les Dashers à choisir des plages où il reste des places à pourvoir.

Signe que le service ne manque pas de livreurs pour répondre à la demande, les plages des heures de pointe, généralement du jeudi au dimanche avec souvent des bonus monétaires à la clé, se remplissent assez vite. Et, fait intéressant, un Dasher résidant à Saint-Hyacinthe peut sans problème s’inscrire pour travailler quelques heures dans une autre région desservie par DoorDash.

Pas toujours concluant

Loin d’être un livreur professionnel, le journaliste du COURRIER a tout de même joué le jeu au mieux de ses capacités en consacrant quelques heures au service de l’appétit des Maskoutains. Malgré les différentes mesures prises via l’application pour bien faire le suivi des différentes étapes du processus de livraison, de nombreuses erreurs et confusions peuvent malheureusement survenir au fil des différentes étapes.

Par exemple, deux restaurants McDonald’s offrent la McLivraison : celui qui a pignon sur rue sur le boulevard Laframboise et celui dans les Galeries St-Hyacinthe, aussi sur Laframboise. L’alerte texto invitant le livreur à se rendre chez McDonald’s, sans préciser lequel, peut malheureusement poser problème puisque la commande n’est pas interchangeable d’une succursale à l’autre, causant un retard difficile à rattraper.

La brève expérience de livreur permet aussi de croire que les commerces situés dans les Galeries St-Hyacinthe partent avec un certain désavantage en raison de leur position qui implique plus de marche entre le restaurant et le véhicule et qui laisse place à davantage d’erreurs de la part des livreurs s’ils ne connaissent pas déjà les lieux par cœur avant d’y faire leur premier Dash.

C’est sans compter que les restaurateurs ne sont pas encore tous habitués à faire affaire avec ce nouveau service, faisant parfois attendre le livreur pendant de longues minutes avant de pouvoir lui remettre la commande, même lorsqu’il a pris du retard en début de processus. Heureusement, dans la brève expérience du journaliste, la dernière étape est généralement la plus simple et il suffit de se rendre à l’adresse du client et de lui remettre selon le mode sélectionné (en mains propres ou déposer devant la porte, avec photo en preuve).

La dernière étape est d’évaluer l’expérience de la livraison sur l’application, expliquant ce qui a plus ou moins bien fonctionné pour éventuellement améliorer l’expérience et s’assurer que les clients soient toujours satisfaits. Une fois le processus terminé, il suffit d’attendre une autre notification de DoorDash pour prendre la prochaine commande, ce qui peut prendre de quelques secondes à quelques minutes, selon le niveau d’achalandage.

Reste à voir si le service restera assez alléchant auprès des Dashers pour les convaincre de continuer à consacrer quelques heures à cette activité même lorsque le buzz de la nouveauté se sera estompé dans la population maskoutaine. Pour notre part, même si on reconnaît que le concept n’est pas inintéressant, on s’attend à ce que beaucoup tentent leur chance pour faire quelques sous de plus, mais que peu y trouveront véritablement leur compte.

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