C’est en novembre que Dre Theoret a fait part de sa décision au recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras. Un processus a ensuite été enclenché par le Secrétariat général de l’Université de Montréal. Celui-ci a mis sur pied un comité de consultation qui a organisé des audiences pour recueillir des informations auprès de la communauté facultaire et externe, puis a lancé un appel de candidatures. Des consultations et des entrevues ont eu lieu. Un rapport final a été présenté au recteur et au comité exécutif de l’Université, puis la décision a été entérinée par le conseil de l’institution. La nomination du Dr Francoz a donc été officialisée le 10 mai.
Un mandat ardu, mais gratifiant
Dre Christine Theoret aura eu un parcours du combattant dans les cinq dernières années en raison de la pandémie. C’est d’ailleurs les neuf mois de 2020 où le virus était à son apogée qu’elle a trouvé les plus ardus. Elle se dit néanmoins fière de ce qu’elle et son équipe de cinq vice-doyens, trois femmes et deux hommes, dont le Dr David Francoz, ont réussi à accomplir.
« C’est un honneur pour moi d’avoir occupé ce poste en tant que première doyenne de la Faculté. J’ai pu compter sur une bonne équipe qui a permis de faire avancer des chantiers malgré la pandémie », a-t-elle déclaré.
Les priorités ont dû complètement être revues et la direction a dû faire preuve de résilience et d’innovation. « En tant que vétérinaires, nous sommes habitués à gérer des crises, mais habituellement, elles ne durent pas des années », a mentionné Dre Theoret.
Alors que la pandémie est arrivée en plein au cœur de la dernière session de l’année 2020, des efforts considérables ont été mis pour que les finissants puissent être diplômés. « Nous discutions une fois par semaine avec la soixantaine d’établissements de médecine vétérinaire aussi agréés à travers le monde pour voir comment ils géraient leur institution avec la pandémie. Ce fut très prenant. Il y a eu de nouveaux enjeux tous les jours jusqu’à la fin de 2020 », a-t-elle raconté.
La pandémie a également ralenti des projets visant à contrer la pénurie de vétérinaires, comme celui de la décentralisation du programme qui sera également offert à Rimouski et celui de la construction de nouvelles infrastructures à Saint-Hyacinthe, qui ont tous les deux reçu leur financement gouvernemental de plus de 100 M$ en 2022 plutôt qu’en 2020.
D’ailleurs, la doyenne et son équipe avaient déjà vécu beaucoup de stress avant la pandémie alors que l’agrément de la Faculté, qui confirme la qualité de l’établissement et permet à ses finissants de travailler de par le monde, venait à échéance en 2019. Lors de la visite, en décembre 2019, des représentants de l’American Veterinary Medical Association (AVMA), en collaboration avec la Canadian Veterinary Medical Association (CVMA), qui accepte ou refuse le renouvellement de l’agrément, le financement pour le projet de décentralisation et de nouvelles infrastructures n’était pas encore obtenu, ce qui a valu à la Faculté de devoir faire un compte rendu chaque année à ces deux instances.
« Le projet d’école satellite est moins avancé que je l’aurais souhaité, mais nous gardons le cap et respectons les échéanciers avec une rentrée prévue en 2024 pour les étudiants de Rimouski », a déclaré Dre Theoret.
D’ailleurs, le nouveau doyen était de passage à Rimouski dans la semaine du 8 mai.
Outre ces projets majeurs, la Faculté a obtenu quatre nouvelles chaires de recherche et un don de la Fondation Molson au cours du mandat de Dre Theoret. La médecine communautaire est aussi offerte par le refuge du CHUV depuis quelques années et le centre de diagnostic vétérinaire a reçu son renouvellement d’agrément en 2022.
Du pain sur la planche
Dr David Francoz ne s’ennuiera pas avec ces projets et plusieurs autres sur la table. D’ailleurs, il devra à nouveau travailler sur le renouvellement de l’agrément, car celui-ci dure sept ans et arrivera à échéance à la fin de son mandat en 2026.
« Je ne peux pas dire que je ne suis pas stressé ou que je n’ai pas d’appréhensions, mais je suis confiant que mon expérience des cinq dernières années me sera profitable. C’est une grande fierté pour moi d’occuper ce poste, alors que la Faculté jouit d’une réputation internationale. Elle vient tout juste d’accéder au 30e rang mondial des meilleures institutions de recherche et d’enseignement vétérinaire, soit un bond de 19 rangs », a-t-il affirmé.
Dr Francoz n’a pas encore choisi de quels projets il s’occupera personnellement et lesquels il confiera aux vice-doyens et leur équipe. Il juge que ce sera un défi, car il leur porte tous une affection particulière.
Il trouve intéressant d’entrer en poste alors que la phase d’implantation du programme décentralisé débute et de pouvoir voir l’impact des nouvelles catégories d’admission comme celle pour les étudiants ayant un intérêt pour les animaux de la ferme qui recevront leur diplôme dans deux ans. Une admission axée sur les peuples autochtones aura également lieu à l’automne ainsi que celle des étudiants internationaux à l’hiver 2024. De plus, plusieurs opportunités pourront être développées avec l’utilisation de l’intelligence artificielle et la zone d’innovation à venir.
Mais avant de se pencher sur tout ça, Dr David Francoz devra d’abord former prochainement son équipe et établir son organigramme.
« Les gens sont vraiment rassurés que quelqu’un d’expérience prenne le relais », a conclu Dre Christine Theoret.