« Je suis une artiste qui croit qu’on peut créer un moment ensemble. Ce n’est pas seulement nous qui créons un spectacle pour le public, c’est aussi l’énergie qui se ressent dans la salle qui contribue au spectacle », a-t-elle lancée dans une entrevue accordée au COURRIER lors de son passage à la soirée Artistes en vitrine organisée par le Centre des arts en octobre.
Même si le blues est au cœur du projet qu’elle mène, Dawn Tyler Watson apporte de nombreuses nuances à sa musique. Sur Jawbreaker!, son plus récent album paru il y a maintenant plus de deux ans, le gospel, le rock et le jazz se faisaient notamment ressentir.
« Il y avait un côté un peu plus éclectique pour cet album, tandis qu’avec le prochain [qui sortira en 2019], il y a une ligne directrice plus définie. On y retrouve plus de soul, même si on reste toujours dans le blues. »
La complicité qu’elle a développée avec le Ben Racine Band au fil du temps a d’ailleurs mené à cette évolution musicale. « Ça fait plusieurs années qu’on travaille ensemble, alors depuis Jawbreaker!, notre son est un peu plus soudé. La connexion que j’ai avec le groupe et avec Ben Racine fait en sorte que c’est dans cette direction que c’est allé, it just happened », a soutenu Dawn Tyler Watson, dans son français entremêlé d’anglais, en faisant allusion aux chansons qui se retrouveront sur le nouveau disque, intitulé Mad Love.
L’expérience d’une vie
En faisant paraître Jawbreaker! en 2016, Dawn Tyler Watson ignorait qu’elle s’apprêtait à vivre quelques mois plus tard la plus grande expérience de sa vie, la consécration d’une carrière.
Au début 2017, la Montréalaise d’adoption, née en Angleterre et élevée en Ontario, a remporté en compagnie du Ben Racine Band l’International Blues Challenge dans la catégorie « groupe », un honneur pour le moins prestigieux dans le monde du blues. Ce rendez-vous est l’un des plus importants concours de blues. Cette année-là, 260 artistes et groupes venus de partout dans la monde tentaient de mettre la main sur le convoité premier prix.
« C’était un gros deal. On était très fiers de gagner, s’est remémorée Dawn Tyler Watson. Quand ils ont annoncé qu’on avait gagné, on se pinçait. On jouait contre des groupes qui venaient de Chicago, de la Nouvelle-Orléans, de Nashville, du Mississippi… De gagner avec mon style de blues, qui est très éclectique, c’était tout un accomplissement. »
En plus du blues, la chanteuse à la voix puissante est une habituée de la scène jazz montréalaise. Presque chaque mois, on peut la voir plonger dans cet autre univers musical au Upstairs Jazz Bar, un endroit réputé pour le genre à Montréal.
« J’ai toujours fait du jazz quand je ne suis pas sur la route pour la tournée. Le blues, c’est là où le focus du projet est, mais j’ai toujours un pied dans la scène jazz de Montréal aussi. Je le fais surtout pour garder ma technique », dit-elle en souriant.
Ce qu’elle présentera à Saint-Hyacinthe demain soir sera toutefois principalement tiré de son répertoire blues et de l’album Jawbreaker!. Ce sera également l’occasion d’avoir un aperçu de son prochain album, Mad Love, dont quelques chansons seront présentées.