14 juillet 2011 - 00:00
Décrochage à la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe
De plus en plus de garçons diplômés
Par: Nicolas Dubois
En 2007, un garçon sur deux n'obtenait pas son diplôme d'études secondaires à la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH). Le pire taux de décrochage de l'ensemble de la Montérégie. Si encore, aujourd'hui, un garçon sur trois ne termine pas le secondaire dans le délai requis, le plan de lutte au décrochage mis en place par la CSSH semble avoir permis de renverser la vapeur.

En 2005, une étude du ministère de l’Éducation établissait le taux de décrochage scolaire des élèves de la Montérégie en se basant sur les données de 2001 à 2004. Le constat était troublant : 50 % des garçons de la CSSH ne terminaient pas les études secondaires. Près de 24 % des jeunes femmes décrochaient.

Et le fait de ne pas avoir son diplôme en poche a une incidence directe sur le revenu du décrocheur. Une étude de l’Agence de santé et de services sociaux de la Montérégie démontrait qu’en 2005, le taux de chômage des Montérégiens qui n’avaient pas terminé l’école secondaire dépassait 12 %. Selon l’étude, les décrocheurs étaient cinq fois plus susceptibles de travailler au salaire minimum que ceux qui avaient fait des études post-secondaires.La Commission scolaire de Saint-Hyacinthe, bien consciente du phénomène, avait aussitôt réagi. « Nous étions troublés par les résultats. Nous n’arrivions pas à y croire », se remémore le directeur général, Yvan Gauthier. La direction avait alors évalué différents facteurs qui pouvaient être des causes du décrochage scolaire : pauvreté, scolarité des parents, présence d’établissements d’enseignement privés sur le territoire, nombre d’heures travaillées par les élèves en sus des heures de classe et plusieurs autres aspects.Le plan d’action de lutte au décrochage scolaire avait ainsi vu le jour. Un plan de 2 millions de dollars d’une durée de trois ans. Un ensemble de mesures avait alors été pris : embaucher des techniciens en assistance scolaire, inciter les employeurs de la région à diminuer les heures de travail de leurs employés qui sont au secondaire, cibler les matières faibles des élèves afin de fournir un support additionnel et implantation de l’école secondaire Raymond avec un cheminement particulier pour les élèves éprouvant certaines difficultés. Et les résultats semblent, lentement mais sûrement, se faire sentir. Selon les données du ministère de l’Éducation pour l’année 2008-2009, le taux de décrochage chez les garçons était de 33,3 % et de 23,4% chez les filles. Une moyenne de 28,6%, sexes confondus. Pour le directeur général de la commission, c’est un grand pas dans la bonne direction, mais il ne faut rien prendre pour acquis : « Nous ne voulons pas l’effet d’une vague. On doit poursuivre le travail », plaide-t-il. La lutte au décrochage scolaire est une lutte incessante, selon le DG, et les actions doivent continuer d’emboiter le pas. « Nous continuons à faire de la sensibilisation auprès des employeurs, de faire un suivi chez les élèves enclins à décrocher et nous tentons de trouver des façons de motiver les étudiants. »Il ne faut pas non plus oublier les garçons qui décrochent, mais qui obtiennent par la suite leur diplôme à la formation générale aux adultes (voir autre texte). En effet, pour l’année 2010-2011, le taux de réussite de la formation des adultes à Saint-Hyacinthe est de près de 60 %, incluant les filles et les garçons. Le directeur général de la CSSH, Yvan Gauthier, s’est dit content de constater une augmentation du taux de diplomation des jeunes garçons à la commission scolaire. Il estime que le travail doit se poursuivre étant donné que le plan de lutte au décrochage scolaire n’est pas encore complété et qu’il s’agit d’une problématique majeure. « On veut que l’effet soit permanent », a-t-il conclu.

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