29 décembre 2016 - 00:00
Yanick Lemay
De professeur à dépisteur dans la LNH
Par: Maxime Prévost Durand
Après un long parcours dans la LHJMQ, Yanick Lemay est devenu dépisteur pour les Jets de Winnipeg en 2011. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Après un long parcours dans la LHJMQ, Yanick Lemay est devenu dépisteur pour les Jets de Winnipeg en 2011. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Après un long parcours dans la LHJMQ, Yanick Lemay est devenu dépisteur pour les Jets de Winnipeg en 2011. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Après un long parcours dans la LHJMQ, Yanick Lemay est devenu dépisteur pour les Jets de Winnipeg en 2011. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le destin fait souvent bien les choses, dit-on, et tout porte à croire que Yanick Lemay était destiné à la Ligue Nationale de Hockey. Dépisteur pour des équipes junior majeur pendant une quinzaine d’années, cet ancien professeur d’éducation physique de l’école secondaire Fadette de Saint-Hyacinthe a été recruté en 2011 par l’organisation des Jets de Winnipeg. Et dire que ce parcours a débuté par un simple CV déposé à la porte des Gaulois du Collège Antoine-Girouard.


Après deux saisons en tant que dépisteur à temps partiel avec les Jets, Yanick Lemay s’est vu offrir, en 2013, un poste à temps plein au sein de l’organisation. Aujourd’hui, il est responsable notamment de surveiller les activités de la LHJMQ, de la OHL, ainsi que des joueurs de l’équipe nationale américaine des moins de 18 ans et des équipes collégiales américaines du Nord-Est.

Le résidant de Saint-Liboire n’avait pourtant pas l’ambition de devenir dépisteur. Cette profession s’est présentée d’elle-même sur sa route. « Je voulais surtout coacher au hockey », avoue-t-il en entrevue avec LE COURRIER. En ce sens, il a profité de l’arrivée des Gaulois du Collège Antoine-Girouard dans la ligue midget AAA en 1997 pour tenter sa chance. « J’ai finalement commencé en tant que statisticien pendant 1 an et demi ou 2 ans », se souvient-il.

Au même moment, il terminait son baccalauréat en éducation physique et devenait enseignant suppléant au Collège Antoine-Girouard. « Un professeur du Collège travaillait comme dépisteur pour le Titan d’Acadie-Bathurst. Les Screaming Eagles du Cap-Breton l’ont approché parce qu’ils cherchaient un recruteur et il a suggéré mon nom. » Ce simple contact a permis à Lemay de graviter autour de l’équipe des Maritimes pendant tout près de 11 ans, d’abord comme dépisteur régional, puis comme dépisteur adjoint et dépisteur en chef.

Une rencontre marquante

Au Cap-Breton, Yanick Lemay y a fait la rencontre de l’entraîneur Pascal Vincent, une personne-clé dans son ascension vers la LNH. « Pascal est arrivé avec Cap-Breton un an après moi et ça a cliqué tout de suite. Un lien de confiance s’est créé rapidement. » Les deux hommes se sont retrouvés quelques années plus tard au sein de l’organisation du Junior de Montréal, où ils ont poursuivi leur collaboration. Puis, Vincent a été embauché à titre d’entraîneur adjoint à Winnipeg lors du déménagement des Jets. « Quand il a eu la job, il m’a remercié pour ce que j’avais fait pour lui et il m’a dit qu’il parlerait de moi à l’organisation. Trois semaines après, je recevais un appel des Jets. […] J’ai dû me démarquer en entrevue, mais c’est lui qui m’a ouvert la porte. »

Lors des deux premières saisons avec Winnipeg, Lemay continuait d’enseigner à l’école secondaire Fadette, tout comme il le faisait lorsqu’il œuvrait au sein de la LHJMQ. Sauf qu’un choix s’est imposé lorsque les Jets lui ont offert un poste à temps plein. « Quand le train est passé, il a fallu que je saute dedans », image-t-il.

Suivre ses convictions

Le rôle d’un dépisteur est crucial dans le développement d’une équipe professionnelle. Même s’il vient avec une pression, que ce soit à l’intérieur même de l’organisation ou de l’extérieur de la part des gérants d’estrade, la clé pour Yanick Lemay est de suivre ses convictions. « C’est très facile de se faire influencer, laisse-t-il tomber. Au bout de la ligne, j’y vais avec mes yeux et mes convictions. »

La fameuse liste de la centrale de recrutement de la LNH, qui dresse un portrait sommaire des meilleurs espoirs chaque année, est donc à prendre avec un grain de sel, selon lui. « Des fois, un joueur peut être classé dans le top 15 sur la liste, tandis que sur la mienne, je le vois seulement 90e. Je dis toujours aux jeunes de faire attention avec ça. »

Bien que certains joueurs soient identifiés comme étant à surveiller, Lemay tente de garder l’esprit ouvert chaque fois qu’il assiste à un match. « Quand j’arrive à l’aréna, je dois être ouvert aux surprises. Ce n’est pas facile parce qu’on arrive souvent avec une perception. »

Passion hockey

Plus jeune, alors qu’il habitait à Saint-Jean-sur-Richelieu avec sa famille, il pouvait passer des journées entières à l’aréna pendant le tournoi bantam. « Des fois, j’étais assis seul dans les estrades et je prenais des notes pendant le match. J’encerclais les meilleurs joueurs. À la fin du tournoi, des gens me demandaient mon équipe d’étoiles et j’étais pas mal right on », se remémore-t-il en riant.

Aujourd’hui, si les Jets comptent dans leurs rangs un joueur comme Nikolaj Ehlers, c’est en partie grâce à lui, alors qu’il a perçu le potentiel du jeune Danois lorsque celui-ci évoluait avec les Mooseheads de Halifax.

Même s’il a lui-même joué à des niveaux élites, Yanick Lemay n’a jamais aspiré à une carrière en tant que joueur. Cela ne l’a pas empêché de rêver à la LNH, un rêve qu’il vit maintenant au quotidien depuis plus de cinq ans.

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