26 mai 2016 - 00:00
Chirurgies d’un jour
De Saint-Hyacinthe à Brossard
Par: Rémi Léonard
L’Hôpital Honoré-Mercier à Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier

L’Hôpital Honoré-Mercier à Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier

L’Hôpital Honoré-Mercier à Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier

L’Hôpital Honoré-Mercier à Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier

Des patients de la région pourront bientôt se faire offrir gracieusement un rendez-vous dans une clinique privée de Brossard pour certains types de chirurgies.

Il s’agit des premiers pas d’un projet expérimental annoncé en février par le ministre de la Santé et des Services sociaux Gaétan Barrette. L’objectif est de comparer les « coûts réels » des interventions afin d’adapter le financement du réseau public.

L’entente a été conclue avec trois cliniques privées, dont la clinique médicale Dix30. La PDG du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME), Louise Potvin, a confirmé lors de sa rencontre avec les médias en avril que Saint-Hyacinthe était concernée par le projet puisqu’il est appliqué à toute la Montérégie. « Les interventions devraient commencer dans quelques semaines », a précisé le CISSSME le 13 mai. L’organisation n’est pas non plus en mesure pour l’instant de prédire combien de patients le projet touchera, mais une évaluation devrait se faire dans les deux prochains mois.

Le projet prévoit que des patients inscrits au public sur une liste d’attente se feront proposer des rendez-vous dans un délai inférieur s’ils vont dans cette clinique de la Rive-Sud et les coûts seront défrayés par la Régie de l’assurance maladie du Québec. « La plateforme est privée, mais l’activité reste publique », résume la PDG pour préciser qu’il ne s’agit pas d’une privatisation.

Expérimentation ou privatisation?

Le ministre Barrette soutient en effet que l’exercice vise à comparer les coûts entre le public et le privé pour établir un financement à l’activité, un nouveau volet de la grande transformation du réseau de la santé opérée sous son mandat. À terme, les établissements recevraient leurs enveloppes budgétaires en fonction du nombre de traitements effectués et du coût moyen par traitement établi pour l’ensemble du réseau.

L’opposition officielle, par la voie de la députée Diane Lamarre, a qualifié ce projet de « subterfuge » pour « ouvrir la voie à la privatisation ». Une opinion partagée dans des avis transmis au gouvernement par la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la CSN et la CSQ. Cette dernière a par ailleurs présenté un avis au gouvernement qui explique en quoi les calculs de coûts dans le cadre de ce projet expérimental sont « irréalistes et contraires à l’intérêt public », et qu’il serait erroné de les appliquer au financement du réseau de la santé.

Un laboratoire central pour la Montérégie

Par ailleurs, l’évolution du projet Optilab, visant l’implantation d’un super-laboratoire pour toute la Montérégie à l’Hôpital Charles-LeMoyne, progresse toujours, a confirmé le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre (CISSSMC), qui gère le dossier. « Nous mettons présentement en place la gouvernance régionale nécessaire à la réorganisation des laboratoires et au déploiement du projet en Montérégie », commente l’organisme.

La date de l’entrée en vigueur du projet n’est toujours pas déterminée, mais l’agente d’information Chantal Vallée explique que « le laboratoire de l’Hôpital Charles-LeMoyne fonctionnera de façon optimale dans quelques années seulement ».

À terme, « un grand pourcentage des analyses » sera transféré à Longueuil, même si le laboratoire de l’Hôpital Honoré-Mercier pourra encore être utilisé pour les analyses dites urgentes.

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