28 avril 2022 - 07:00
Fermeture de la bretelle sous le pont Barsalou
Débat cul-de-sac?
Par: Martin Bourassa
Martin Bourrassa

Martin Bourrassa


Suffit qu’un Bernard Barré se lève et ouvre la bouche pour qu’une séance pépère du conseil municipal de la Ville de Saint-Hyacinthe se transforme en manchette inespérée!

C’est en plein ce qui s’est produit à la séance publique du 19 avril. Bernard Barré a mis le feu aux poudres en levant le voile sur des discussions et décisions prises en séance plénière sans public ni journalistes. Le bouillant conseiller de La Providence a révélé que 9 de ses collègues conseillers sur 11 [vous pouvez ajouter le maire André Beauregard] étaient d’accord pour condamner à jamais la bretelle d’accès qui se trouve à l’entrée du pont Barsalou et qui permet aux automobilistes de se rendre à l’arrière du Centre des arts Juliette-Lassonde en court-circuitant le centre-ville.

Cette bretelle est en place depuis 1991 et elle a même permis pendant un certain temps d’empêcher le virage à gauche sur la rue des Cascades, un sujet bien controversé à une certaine époque, comme tout ce qui concerne la question du stationnement et de l’automobile au centre-ville.

Le démantèlement de cette bretelle d’accès, ou du moins l’interdiction aux véhicules d’y circuler, serait un élément essentiel à la réalisation de la nouvelle promenade Gérard-Côté, selon le concept soumis par ses créateurs de la firme Daoust Lestage. À écouter Bernard Barré, ce sujet n’avait jusqu’ici jamais été abordé à l’interne, autrement qu’à titre de possibilité qui avait été largement rejetée (à 10 contre 1) par le conseil précédent.

Une élection plus tard, voilà que le sujet est revenu en plénière et qu’un nouveau tour de table a fait basculer la position initiale du conseil, ce qui a irrité M. Barré au plus haut point, lui qui n’aime visiblement pas les vire-capot. De là sa sortie intempestive. Dans le camp des pro statu quo avec Bernard, on ne trouve que le conseiller David Bousquet. Plus modéré, ce dernier juge la décision de ses collègues prématurée. Il a bien raison.

D’abord, gros merci Bernard de nous tenir informés de ce qui se passe en privé au conseil municipal. On comprend que sans son intervention, les Maskoutains auraient été mis devant le fait accompli par une décision prise en catimini. Ils se seraient butés un beau matin à une sortie fermée. C’est déplorable et détestable, sans toutefois être inédit comme façon de faire. On s’attendait à beaucoup mieux de ce conseil. Le conseiller Donald Côté a sans doute eu les mots les plus sages dans tout ce débat, en mentionnant qu’il faudrait exposer les plans ainsi que tous les tenants et les aboutissants de la nouvelle promenade aux citoyens pour qu’ils puissent évaluer si tout cela à du sens. « Il faut impliquer la population pour que les gens comprennent bien pourquoi on irait de l’avant avec ça [la fermeture de la bretelle]. » Effectivement, la vue d’ensemble est déficiente et les citoyens n’ont pas été considérés, alors que ce sont eux qui devront vivre avec les conséquences positives ou négatives de la décision des élus.

La Ville y gagnerait donc à présenter ses nouvelles maquettes ainsi que la réorganisation des voies de circulation autour de la promenade. Nous sommes encore en attente de sa décision à ce sujet.

On a beau dire qu’il faut maximiser le transport actif et façonner le centre-ville de demain sans privilégier la voiture, la réalité, c’est que le cœur de notre ville se transforme et se densifie à la vitesse grand V. Les projets immobiliers en ébullition vont y attirer de nouveaux résidents ainsi que pas mal de voitures. C’est l’évidence même. Tout comme il est écrit dans le ciel que la circulation autour de la nouvelle bibliothèque T.-A.-St-Germain s’annonce bordélique avec son accès complexe, peu invitant, voire dangereux en plein milieu de la côte de l’avenue Bourdages. À ce propos, David Bousquet a indiqué que le conseil n’avait pas encore été en mesure de trouver la solution optimale. Comme piste de solution, pourquoi ne pas mettre les citoyens dans le coup au lieu de tout décider dans leur dos? De la transparence, il faudrait en démontrer, pas juste en promettre.

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