23 juin 2016 - 00:00
Débat orageux aux p’tites créances
Par: Maxime Prévost Durand
Débat orageux aux p’tites créances

Débat orageux aux p’tites créances

Débat orageux aux p’tites créances

Débat orageux aux p’tites créances

Jacques Guertin, promoteur des pistes de course Sanair, réclame 6 540 $ au chroniqueur météo Michel Morissette.  Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Jacques Guertin, promoteur des pistes de course Sanair, réclame 6 540 $ au chroniqueur météo Michel Morissette. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Il faudra attendre encore quelques semaines avant de connaître le dénouement de la poursuite de Projets Spéciaux Sanair contre la Station climatologique La Providence. Après près de trois heures de débat à la Cour des petites créances lundi au Palais de justice de Saint-Hyacinthe, la juge Micheline Laliberté a accepté d’accorder du temps supplémentaire à Jacques Guertin (Sanair) afin de lui permettre d’étoffer sa preuve avant qu’elle ne rende un jugement.

Jacques Guertin reproche au chroniqueur météo Michel Morissette de la Station climatologique La Providence d’avoir fourni « des prévisions fausses et erronées » de pluie, résultant en l’annulation de deux événements sur ses pistes de course automobile, les 1er et 5 juin 2015. Il lui réclame ainsi un montant total de 6540 $, soit l’équivalent des pertes engendrées par l’annulation des événements.

« On vit un moment historique ici ce matin, a souligné Michel Morissette, en s’adressant à la juge. Jamais il n’y a eu de poursuite de cette nature au Québec, c’est une première. » Il craint d’ailleurs qu’une décision en faveur de Sanair ne crée un précédent. « Ce matin, je défends tous les chroniqueurs météo du Québec. »

Le promoteur des pistes Sanair a tenté de convaincre la juge Laliberté du tort que lui ont causé les prévisions faites via le service téléphonique 771-BEAU. « Devinez quoi? Il a fait beau les deux jours. Si l’information qui est donnée est erronée, il faut qu’il y ait quelqu’un de coupable », a-t-il lancé à la juge.

De l’autre côté, Michel Morisette stipule qu’il y a bel et bien eu des précipitations lors de ces journées, comme en témoignent ses relevés météo. Il a par la suite expliqué que les prévisions qu’il dicte sur le répondeur du service téléphonique 771-BEAU sont celles d’Environnement Canada, non pas les siennes. Projets Spéciaux Sanair poursuivait d’ailleurs Environnement Canada, avant d’abandonner ses démarches.

« Au départ, le 771-BEAU est un service disponible pour rendre service à la population. Les prévisions viennent d’Environnement Canada. Je ne fais que les diffuser », a martelé Michel Morissette, ajoutant qu’il n’a pas d’entente le liant à Sanair.

« Une science pas si exacte »

Trois témoins ont accompagné Michel Morissette lors de l’audience, dont le copropriétaire de l’Autodrome de Granby, Dominic Lussier. Ce dernier a rappelé que la décision revenait au promoteur d’annuler son événement, quels qu’en soient les impacts. « Je consulte plusieurs sources d’informations pour la météo et Michel m’aide à interpréter ce que je vois. […] Au final, je ne peux pas lui tenir rigueur parce que c’est moi qui prends la décision d’annuler ou non la course. »

La juge Micheline Laliberté a pour sa part indiqué à Jacques Guertin que « la météo n’est pas une science si exacte ». Elle a aussi repris l’information donnée par le témoin Gatéan Deaudelin, un retraité d’Environnement Canada, affirmant que des services d’abonnement existent pour obtenir des prévisions météo de pointe pour un endroit précis.

Jacques Guertin est toutefois resté fidèle à son discours tout au long de l’audience, même si l’une de ses preuves soumises, l’enregistrement des prévisions du 771-BEAU du 5 juin 2015, ne semblait par concorder avec la date au cœur du litige. Michel Morissette estime que l’enregistrement daterait plutôt du 12 juin, soit le vendredi suivant. « Je vais vous prouver que ma cassette (enregistrement) est du 5 juin », a réaffirmé pour une énième fois le promoteur de Sanair avant que la juge Laliberté ne lui offre la possibilité d’aller compléter sa preuve et de poursuivre l’audience à une date ultérieure.

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