Autant la semaine dernière j’étais écoeuré du débat sur la Charte et du déversement de bile roulée dans le fiel servi par les esprits les plus fermés des lignes ouvertes, autant cette semaine, j’en reprendrais une autre assiette.
C’est que je commence à y prendre goût même si l’ensemble laisse une petite amertume en bouche. En fait, je vois de plus en plus de bons côtés au débat. Car, oui, il s’agit encore d’un débat malgré tout. C’est déjà un bon côté. Assez civilisé malgré quelques inévitables débordements dans la rue ou dedans les internets.Ça aide à faire le ménage dans nos amis, réels ou virtuels. Et pour qui veut lire, écouter ou regarder, il y a des tonnes de choses vraiment intéressantes à apprendre. Comme la réelle histoire du crucifix à l’Assemblée nationale, héritage de Duplessis qui a plus rapport avec la politique d’une époque qu’avec un réel patrimoine national. Comme la signification profonde du voile, qui a plus à voir avec la Charia qu’avec le Coran. Ou encore sur la profonde différence entre la laïcité réelle et imaginaire. La religion choisie ou imposée. Les droits et les privilèges. La relation entre les femmes et les hommes. La communauté et l’individualisme. L’intégration, le multiculturalisme, l’interculturalisme, le communautarisme, j’en passe et des meilleures. On apprend aussi que ce n’est pas un débat droite/gauche, urbain/ruraux, bleus/rouges, croyants/athées ou francos/anglos, que les lignes de fractures sont multiples et mouvantes et que tout peut changer d’une semaine à l’autre. Et surtout que ce débat n’est pas que le nôtre. Il a lieu partout sur le globe. Nous ne sommes pas des bêtes étranges. Nous sommes profondément humains. Subtilement, mine de rien, nous sommes en train de débattre de ce fameux « Nous » dont on ne voulait absolument pas parler. Intéressant.