« Cette décision déçoit au plus haut point la haute direction d’Exceldor et les membres de notre coopérative. Il est toujours de notre intention d’implanter notre future usine de transformation à l’endroit visé par la demande de la MRC des Maskoutains, soit sur l’avenue Pinard à Saint-Hyacinthe. Bien que très surprenante et décevante, l’orientation préliminaire de la CPTAQ ne modifiera en rien notre objectif, et nous n’avons nullement l’intention de baisser les bras », réagit René Proulx, président-directeur général d’Exceldor, dans un courriel adressé au COURRIER.
Actuellement, la coopérative opère un abattoir à Saint-Damase jugé désuet par la direction de l’entreprise.
« Notre usine de Saint-Damase fonctionne au maximum de sa capacité. Le projet d’une nouvelle usine à Saint-Hyacinthe est essentiel afin de répondre aux besoins grandissants de nos clients, tout en nous assurant que nos employés de l’usine de Saint-Damase puissent tous nous suivre au nouvel emplacement », ajoute le dirigeant.
Députée au front
En entrevue au COURRIER, la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, ne croit pas que son gouvernement ira de l’avant par décret pour supplanter la CPTAQ et donner le feu vert à la MRC pour dézoner une superficie agricole de 23,64 hectares.
« Mon chef [François Legault] et le conseil des ministres travaillent pour l’ensemble du Québec. Dans ce dossier, les emplois en jeu vont rester dans la province. Exceldor ne compte visiblement pas installer sa future usine ailleurs au Canada », indique Chantal Soucy.
La députée caquiste constate avec déception que plusieurs acteurs essentiels ne soutiennent pas la demande de la Ville et celle de la MRC des Maskoutains auprès de la Commission.
« La Fédération des producteurs de volailles est restée silencieuse dans le dossier et l’association de leurs propres membres [UPA] s’est opposée férocement au projet. Dans ce contexte, il va être difficile pour moi d’obtenir un décret gouvernemental. Comme députée, on ne me donne pas beaucoup d’armes pour aller me battre », estime Mme Soucy.
À l’instar d’Exceldor, la direction de Saint-Hyacinthe Technopole ne jette pas l’éponge et mise maintenant sur une audience à venir devant les commissaires de la CPTAQ.
« Oui, cet avis préliminaire est décevant. Mais ce n’est pas la décision finale de la CPTAQ. Nous allons attendre toutes les étapes du processus. Je pense que nous aurons l’opportunité de présenter prochainement nos arguments », mentionne André Barnabé, directeur général de Saint-Hyacinthe Technopole.
Celui-ci considère que ce projet majeur demeure important et attrayant pour la grande région de Saint-Hyacinthe ainsi que pour les membres de la coopérative Exceldor.