22 décembre 2022 - 07:00
Décès de l’architecte maskoutain Maurice Desnoyers
Par: Martin Bourassa
Parmi les œuvres marquantes qui portent en tout ou en partie la signature de l’architecte maskoutain à Saint-Hyacinthe, on trouve l’Hôpital Honoré-Mercier, le palais de justice et le centre culturel du terrain de l’Expo. Photothèque | Le Courrier ©

Parmi les œuvres marquantes qui portent en tout ou en partie la signature de l’architecte maskoutain à Saint-Hyacinthe, on trouve l’Hôpital Honoré-Mercier, le palais de justice et le centre culturel du terrain de l’Expo. Photothèque | Le Courrier ©

Parmi les réalisations dont il était le plus fier, Maurice Desnoyers a conçu et dirigé l’aménagement de la ville minière de Fermont sur la Côte-Nord, en compagnie de l’architecte et urbaniste Norbert Schoenauer. Photo DMA Architectes

Parmi les réalisations dont il était le plus fier, Maurice Desnoyers a conçu et dirigé l’aménagement de la ville minière de Fermont sur la Côte-Nord, en compagnie de l’architecte et urbaniste Norbert Schoenauer. Photo DMA Architectes

L’un des plus prolifiques architectes maskoutains de sa génération est décédé le 12 décembre à l’âge de 95 ans. Maurice Desnoyers, cofondateur de Desnoyers Mercure associés, firme qui rayonne aujourd’hui sous l’emblème de DMA Architectes, laisse derrière lui d’innombrables réalisations qui lui ont valu bien des éloges au fil des ans ainsi que la reconnaissance et l’admiration de ses pairs.

« Grand serviteur de l’architecture au Québec, porteur d’une vision globale de l’architecture, de l’importance de son impact sur notre environnement et de notre patrimoine bâti, Maurice Desnoyers a mené l’essentiel de sa carrière dans cette passion qui l’animait. Partout où il est passé, il aura marqué par son professionnalisme exigeant, par sa passion et ses convictions tout au long de son parcours, les fondements de ses points de vue qui conduisaient le plus souvent vers des sentiers exceptionnels », a témoigné Jozef Zorko, architecte et associé principal chez DMA Architectes.

Seulement à Saint-Hyacinthe, où Maurice Desnoyers a vu le jour en 1927 au sein d’une famille de 11 enfants et démarré sa pratique en 1957, il aura laissé sa signature sur plusieurs bâtiments publics d’intérêt. Son foisonnant porte-folio comprend entre autres l’Hôpital Honoré-Mercier, le bâtiment administratif de la Faculté de médecine vétérinaire, la polyvalente Hyacinthe-Delorme, le palais de justice de Saint-Hyacinthe ainsi que le vieux centre culturel du terrain de l’Expo. Ironie du sort, ces deux dernières réalisations devraient passer sous le pic des démolisseurs en 2023 et en 2024.

Sur la scène provinciale, l’empreinte de M. Desnoyers est encore plus significative. Installé à Montréal depuis 1964 en raison de l’effervescence provoquée par la préexposition de l’Expo 67, il s’est tout particulièrement démarqué dans la requalification des bâtiments et la préservation du patrimoine bâti durant les années 1970, spécialement dans le Vieux-Montréal. Là-bas, il réalisera, en collaboration avec Gagnon et Sheppard architectes, le projet des Jardins Prince-Arthur en 1973, la conservation ainsi que la réhabilitation de maisons victoriennes appartenant à l’Université McGill, qui leur vaudront la médaille Massey en 1975. « Cela constitue le premier d’une série d’exemples ayant comme double objectif de répondre principalement aux besoins actuels de Montréal tout en mettant en valeur son passé. Ainsi, la conversion des entrepôts des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph en copropriétés, Les Cours Le Royer, la conversion de l’ancienne aluminerie de Shawinigan en centre d’art contemporain et le projet de conservation, restauration et modernisation de la Bibliothèque du Parlement à Ottawa, sont tous récipiendaires de prix reconnaissant la qualité du travail de conversion et de conservation du patrimoine », a souligné M. Zorko.

Parmi les réalisations les plus marquantes et uniques associées à Maurice Desnoyers, on retiendra qu’il a conçu et dirigé l’aménagement de la ville minière de Fermont en compagnie de l’architecte et urbaniste Norbert Schoenauer, une collaboration qui a donné naissance au fameux mur-écran de1,3 km de long.

Maurice Desnoyers a vu l’ensemble de son œuvre ainsi que sa contribution à sa profession être reconnus par l’Ordre des architectes du Québec, qui lui a attribué son Mérite 2020. « Lorsque nous pensons à Maurice Desnoyers, nous garderons toujours en mémoire que rien n’est plus beau qu’une architecture humaine, sensible, créative, attentive aux caractéristiques de chacun de nos territoires, à nos habitudes de vie et aux particularités de notre climat », a conclu Jozef Zorko à titre d’ultime hommage envers cet homme qu’il a qualifié d’audacieux et entier.

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