M. Rousseau, 71 ans, s’est éteint vendredi matin à l’Hôpital Honoré-Mercier où il venait tout juste d’être transporté après avoir subi un malaise. Depuis quelques années déjà, il combattait courageusement un pénible cancer au niveau du visage.
« Il a gardé le moral jusqu’à la fin, il ne s’est jamais plaint ni apitoyé sur son sort. C’est un homme qui n’avait pas de malice et qui voyait du positif partout », a commenté son fils Claude en entrevue au COURRIER. De son père, il retiendra sa grande générosité, son honnêteté et son intégrité, des valeurs qui ont guidé toutes ses actions.
« Il était en amour avec sa ville, même si son implication politique lui a fait perdre quelques illusions », dira-t-il à propos de celui qui avait été l’un des seuls, sinon le seul, conseillers à voter contre le projet d’arc défendu par le maire Clément Rhéaume.
Au niveau politique, Michel Rousseau a été conseiller municipal du district Notre-Dame pendant deux mandats, de 1984 à 1992, sous l’administration Rhéaume. Il a entre autres siégé avec Claude Marchesseault, qui était alors conseiller du district Lafontaine. Ce dernier dit conserver de bons souvenirs de son ancien collègue.
« Il a fait honneur à la famille Rousseau, l’une des grandes familles de Saint-Hyacinthe, a témoigné M. Marchesseault. Il est arrivé au conseil avec enthousiasme et animé de la volonté de servir, et c’est ce qu’il a fait. Son implication au niveau sportif a aussi contribué à faire rayonner la ville de Saint-Hyacinthe. »
Courtier d’assurances de métier, Michel Rousseau a aussi été très actif en affaires, en opérant un restaurant au centre-ville de Saint-Hyacinthe et un bar laitier. Il a également siégé bénévolement à de multiples conseils d’administration.
L’aventure du Laser
C’est surtout en raison de son implication dans le sport amateur que Michel Rousseau, de la lignée de la célèbre famille de hockeyeurs, aura laissé sa marque dans sa communauté, tout particulièrement au hockey mineur.
En compagnie de quelques hommes d’affaires maskoutains, on lui doit d’ailleurs la venue d’une équipe de la Ligue junior majeure du Québec, avec la naissance du Laser de Saint-Hyacinthe en 1989. M. Rousseau a été le tout premier directeur général de cette franchise, en plus d’assumer temporairement les fonctions de gouverneur. « Pour moi, c’était un rêve que de doter Saint-Hyacinthe d’un club de la Ligue junior majeure du Québec. C’était insensé qu’il n’y ait pas d’équipe ici, car nous avions les facilités et la population pour la faire vivre. En plus, il s’agit d’un véhicule promotionnel sans pareil pour une ville; c’est une forme de marketing que tu ne peux pas te payer », disait-il lors d’une entrevue qu’il avait accordée au journaliste sportif du COURRIER, Michel Lamarche, à l’occasion des cinq ans du Laser en mars 1994.
Rejoint à La Presse canadienne où il œuvre désormais, M. Lamarche s’est dit attristé d’apprendre le décès d’un homme dévoué avec qui il avait eu l’occasion de tisser des liens professionnels et d’amitié au cours de sa carrière à Saint-Hyacinthe. « C’était un bon gars et vous pouvez l’écrire avec des lettres majuscules. Malgré l’adversité ou la maladie, il avait une attitude positive tout le temps. Il n’était jamais en maudit, contre rien ni personne. Il voyait grand et il n’y avait rien pour l’arrêter. »
Festival Rétro
Au niveau culturel, Michel Rousseau, mélomane, guitariste à ses heures et grand amateur de jazz, a également contribué aux belles années du Festival Rétro de Saint-Hyacinthe. Il avait d’abord siégé et même présidé son conseil d’administration, avant d’accepter la direction générale de l’événement, poste qu’il occupera de décembre 1999 à octobre 2001. Cette aventure se terminera cependant sur une fausse note puisque le déficit accumulé par le Festival Rétro incitera la municipalité à opérer un changement radical. Avec des résultats mitigés puisque le rideau tombera finalement sur cette activité en février 2006, soit à l’aube de sa 15e édition.
Une cérémonie hommage sera célébrée à la Résidence funéraire Maska du boulevard Laurier à Douville le samedi 3 novembre à 13 h 30. Il laisse dans le deuil son épouse Manon Léger, son fils Claude, sa fille Marie-Sophie et quatre petits-enfants.