C’est la Semaine des enseignantes et des enseignants du 5 au 11 février et le thème de cette année est : « chaque jour, on mesure l’importance de votre rôle ».
Mais laissez-moi vous dire que cette semaine de la valorisation de la profession enseignante a commencé plus raide qu’une suppléance en français au secondaire à 1 heure d’avis un lundi matin de janvier quand ton char part pas.
La nouvelle que 4000 profs avaient quitté le système au cours des trois dernières années a eu l’effet d’une douche froide sur les festivités. Déjà que du plomb, y en a partout dans les écoles, en voilà aussi sur l’ambiance. Et encore, les journalistes n’ont pu obtenir ces chiffres qu’à la suite d’un intense bras de fer légal avec les centres de services qui étaient plus occupés à envoyer des courriels avec de jolis émojis pour souligner chaque jour l’importance du rôle des profs.
Je me demande si le « chaque jour » auquel ils font référence ne concerne que les jours compris entre le 5 et le 11 février parce que le reste de l’année… on ne sent pas que la profession est valorisée au gouvernement ni même dans la population.
Je ne connais pas une autre profession qui perde autant de membres, si rapidement. Le pire, c’est qu’on sait pourquoi et ce n’est pas le salaire. Tous les profs vous le diront, ce sont les conditions de travail, les classes trop pleines et le manque de ressources.
On formera des milliers de profs à coups de baguette magique que ça ne réglera en rien la pénurie actuelle. Ils vont quitter aussi vite.
Le « décrochage » des profs devrait nous inquiéter au plus haut point, car comme disait le vieux sage : une société sans prof, c’est une société qui n’a pas de classe!