Denis Bousquet est né à La Présentation le 9 mars 1928. Il fait son cours classique au Séminaire de Saint-Hyacinthe. Il étudie ensuite l’histoire à l’Université de Montréal où il obtient une maîtrise et un doctorat en histoire politique. Puis, il fait des études postdoctorales à l’Université Cambridge en Angleterre et à l’Université Concordia à New York. Après ses études, il sera professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa, au Collège Sainte-Marie à Montréal, puis au Centre d’études universitaires de Trois-Rivières.
Bousquet est élevé dans un milieu très nationaliste. Son implication en politique active n’a qu’un objectif : l’émancipation des Canadiens français. Il est un indépendantiste convaincu. S’il n’a pas voulu se présenter pour le parti du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) de Pierre Bourgault, c’est qu’il croit qu’il faut être au Parlement pour faire bouger les choses. Il choisit donc l’Union nationale.
Avec Jean-Noël Tremblay, ministre des Affaires culturelles, et Jean-Guy Cardinal, ministre de l’Éducation, il fait partie des jeunes députés de l’Union nationale, pour la plupart des enseignants, reconnus pour leurs convictions nationalistes.
D’un tempérament bouillant, il indispose souvent le premier ministre Daniel Johnson par ses déclarations à l’emporte-pièce. Par exemple, lors de son premier discours à l’Assemblée nationale, au lieu des civilités d’usage, il parle de l’humiliation qu’il ressent à parler dans une enceinte remplie de si nombreux symboles de l’impérialisme britannique. Pour lui, la constitution est la grande charte du racisme anglo-saxon. Il déclare que le gouvernement fédéral ne recule que devant la force et que ce n’est pas en suppliant que nous obtiendrons justice.
Député, il se voit forcé d’atténuer la portée de ses affirmations. L’Union nationale est un parti traditionnel qui n’aime pas être bousculé. Denis Bousquet doit donc mettre de l’eau dans son vin. Par exemple, en 1967, il vote en faveur de la loi 25 de son gouvernement qui met abruptement fin à une grève des enseignants, mais cela lui pose un problème de conscience.
Après la mort de Daniel Johnson en plein mandat, Jean-Jacques Bertrand devient le chef de l’Union nationale et le premier ministre de la province. Lors d’un congrès du parti le 21 juin 1969, le ministre de l’Éducation, Jean-Guy Cardinal, défie le leadership de Bertrand, ce qui arrive plutôt rarement en politique. De façon surprenante, bien que Bousquet partage en majorité les points de vue de Cardinal, il donne son appui à Bertrand. De son propre aveu, il espérait grandement devenir ministre et croyait que son appui au premier ministre le placerait dans ses bonnes grâces.
Aux élections de 1970, il est emporté par la vague libérale qui place Robert Bourassa au pouvoir. Après la défaite, il connaît des années plus difficiles. Il travaille pour un court laps de temps comme animateur à CKVL avant de travailler aux Archives nationales à Montréal, puis à l’Assemblée nationale où il est agent de recherche et de planification. Atteint d’une tumeur au cerveau, il est opéré, mais l’intervention tourne mal et il paralyse. Il passera les dix dernières années de sa vie dans un centre hospitalier à Québec où il décède le 1er juillet 1997.
Par Martin Ostiguy, membre du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe