2 septembre 2021 - 07:00
Fin des activités d’hébergement et de production de Semex à Sainte-Marie-Madeleine
Départ émotif pour une soixantaine d’employés
Par: Jean-Luc Lorry
L’heure de la retraite a sonné pour Carol Tétreault qui a travaillé 33 ans pour le CIAQ et Semex, dont 21 ans dans les installations de Sainte-Marie-Madeleine. Photo gracieuseté

L’heure de la retraite a sonné pour Carol Tétreault qui a travaillé 33 ans pour le CIAQ et Semex, dont 21 ans dans les installations de Sainte-Marie-Madeleine. Photo gracieuseté

Le stationnement de Semex à Sainte-Marie-Madeleine est quasi désert depuis le départ, mardi, des employés en raison de la fermeture. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le stationnement de Semex à Sainte-Marie-Madeleine est quasi désert depuis le départ, mardi, des employés en raison de la fermeture. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le mardi 31 août a été une journée particulièrement émotive pour les 63 employés de Semex à Sainte-Marie-Madeleine. À la mi-février, cette entreprise spécialisée dans les solutions génétiques pour les producteurs bovins avait annoncé pour cette date la fin de ses opérations d’hébergement et de production de semences de taureaux à ses installations situées en bordure du boulevard Laurier.

Bouvier depuis 33 ans pour le compte du CIAQ, puis de Semex, Carol Tétreault a décidé que l’heure de la retraite a sonné pour lui. « Il y avait une certaine nostalgie pour cette dernière journée. Un directeur de Semex en Ontario [siège social de l’entreprise] avait fait le déplacement à Sainte-Marie-Madeleine. Dans son discours, il a déclaré que ce n’était pas un moment festif. Il a remercié les employés pour leur dévouement en leur souhaitant le meilleur pour l’avenir. Des employés ont été très touchés au moment des accolades avant de quitter les lieux », décrit Carol Tétreault en entretien téléphonique au COURRIER.

L’hiver dernier, la direction avait motivé sa décision en indiquant des raisons financières. « Les producteurs de lait et de bovins de boucherie qui sont actionnaires de Semex ont pris cette décision pour demeurer compétitifs sur le marché international. L’hébergement de taureaux et la production de semences se feront sur le site de Guelph et de Kemptville en Ontario », avait justifié dans nos colonnes cet hiver Mario Hébert, directeur général du Centre d’insémination artificielle du Québec (CIAQ).

Semex appartient à trois entreprises canadiennes d’insémination artificielle, soit le CIAQ, EastGen et WestGen. Le CIAQ est propriétaire de Semex à hauteur de 45 %.

Le personnel de Semex à Sainte-Marie-Madeleine regroupait 12 bouviers (syndiqués auprès de la CSN), 34 employés qui effectuaient des tâches de laboratoire, de production et de mise en marché (représentés par les TUAC) et 17 travailleurs non syndiqués qui occupaient des postes de commis, d’employés de laboratoire et d’employés responsables de la distribution. Début avril, les bouviers (ouvrier agricole attitré à la production et à l’hébergement) avaient renouvelé leur convention collective jusqu’à la fermeture.

Le CIAQ compte maintenir entre 10 et 12 employés dans son centre de distribution de semence et de produits de la ferme basé sur le site de Semex.

Derniers taureaux

En début de semaine, les 15 derniers taureaux ont quitté le site de Semex pour prendre la direction de l’Ontario. Carol Tétreault se souvient que les étables de Sainte-Marie-Madeleine ont déjà hébergé jusqu’à 700 bovins. « À son apogée, le site du CIAQ sur la rue Sicotte et celui de Semex sur le boulevard Laurier ont même logé plus de 1000 taureaux », souligne-t-il.

La direction de Semex n’a pas précisé quel avenir elle entrevoit pour le site de Sainte-Marie-Madeleine, qui occupe une superficie de 27,8 hectares incluant une partie cultivable. « Depuis l’annonce de la fermeture jusqu’à aujourd’hui [31 août], toute l’attention de Semex a été mise sur les employés afin de les traiter dans le plus grand respect, tout en offrant tout le support nécessaire aux employés touchés. Un comité Semex-CIAQ va commencer incessamment ses travaux afin de conserver et de pérenniser la vocation agricole du site », a indiqué Brenda J. Lee, directrice marketing et communication, dans un courriel adressé au COURRIER.

En février, Mario Hébert avait assuré que le site n’était pas à vendre. Au rôle d’évaluation foncière de Sainte-Marie-Madeleine, la valeur de cette propriété est estimée à 16,3 M$ (15,4 M$ pour les bâtiments et 972 700 $ pour le terrain).

Créée en 1984, la station de Sainte-Marie-Madeleine qui appartenait au CIAQ a été vendue à Semex en 2012.

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