24 décembre 2015 - 00:00
Déprime ou déclic?
Par: Martin Bourassa

Il y a des lectures plus déprimantes que d’autres.

Je vous en suggère une, au cas où cela vous aurait échappé à travers la cohue du temps des Fêtes. C’était dans la grosse Presse de samedi, à la une et aux pages 2 et 3 du cahier Affaires. Trois pleines pages, presque sans publicité.

Les titres des reportages parlaient d’eux-mêmes : « La ville qui revient de loin », « De l’agonie au plein emploi » et « La ­prochaine grande ville du Québec ».

Non il n’était pas question de Saint-­Hyacinthe et région, terre d’innovation, mais plutôt de Drummondville, terre de ­réalisations concrètes. Je vous préviens, cette lecture obligatoire donne un peu le ­cafard. Au premier coup d’oeil, on serait tenté de se comparer et de se désoler. ­Surtout quand on s’arrête au contenu du texte qui parle de Drummondville comme de la prochaine grande ville de 100 000 ­habitants au Québec, un objectif que le maire Cusson compte atteindre bien avant 25 ans.

À Saint-Hyacinthe, on pourrait atteindre non sans peine le cap du 60 000 de population d’ici 2020, si l’objectif ambitieux (!) fixé par le maire Corbeil se réalise.

On apprend aussi que Drummondville a investi 24 M$ dans la construction d’un campus universitaire que louera ­l’Université du Québec à Trois-Rivières au coût de 2 M$ par année pendant 25 ans. À Saint-Hyacinthe, la Ville a pour sa part ­décidé d’investir 24 M$ dans un centre de congrès dont la rentabilité reste encore à prouver, du moins pour l’administration municipale. Pendant que Drummond ­investit dans l’éducation, Saint-Hyacinthe mise sur le tourisme d’affaires. Chacun ses priorités.

Drummond a aussi de grandes ambitions en matière de transport, elle qui reluque avec envie le projet de train à grande ­fréquence entre Québec et Toronto et qui tente de maximiser son petit aéroport. Chez nous pendant ce temps, on s’inquiète de la disparition prochaine du conseil intermunicipal de transport de la Vallée-du-Richelieu, on pleure encore le non-prolongement du train de banlieue et on ne se préoccupe ­absolument pas de l’aéroport privé. ­Espérons que l’élan donné par la municipalité avec son centre de congrès fera repartir la roue des investissements, de la confiance et de l’ambition. Il ne faudrait pas que la ­déprime s’installe pour de bon.

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