2 octobre 2014 - 00:00
Patro Lokal
Des anciens se souviennent
Par: Le Courrier
Le recours collectif initié contre des Frères maristes pour sévices sexuels sur des adolescents de Saint-Hyacinthe a braqué les projecteurs sur l’ancien organisme Patro Lokal, souvent confondu avec le Patro d’une autre époque, celui des Frères Saint-Vincent-de-Paul.

Le propriétaire de la Librairie St-Antoine, André Tanguay, se souvient bien du Patro Lokal puisqu’en plus de le fréquenter à la fin des années 70, il travaillait pour les Frères maristes, alors qu’ils possédaient la librairie en question.

M. Tanguay s’est d’ailleurs dit très surpris d’apprendre qu’un recours collectif avait été lancé contre ses anciens employeurs. « J’entretenais de bons rapports avec tous les frères », a-t-il affirmé au COURRIER.

Il connaît également la personne désignée du recours collectif, le Valériennois Joël Cosperec, et a indiqué que son initiative l’avait étonné. « Il m’a toujours paru heureux et c’est lui qui a organisé les retrouvailles pour les personnes qui étaient hébergées au Patro. »

C’est en 1969 que certains membres des Frères maristes, après avoir transféré le noviciat de Saint-Hyacinthe à Rock Forest, ont choisi de transformer l’édifice en un centre d’activités et de rencontres pour la jeunesse maskoutaine.

Durant plus de 15 ans, le Patro Lokal, dont les locaux étaient situés sur la rue Pratte, a servi de lieu de divertissement pour des adolescents comme M. Tanguay. « Quand j’étais jeune, j’allais jouer là. À 17-18 ans, on y passait des soirées avec nos amis. »

Paul Boileau, propriétaire de la boutique À la Magie florale, a aussi fréquenté le Patro Lokal pour s’adonner à des parties de ping-pong et de billard.

Il se remémore que quelques Frères maristes étaient parfois sur place et qu’un coin de cet organisme comparé à la Maison des jeunes aujourd’hui était utilisé pour des discussions axées sur la religion.

M. Boileau n’a toutefois aucun souvenir de la ressource d’hébergement opérée par les maristes et assure qu’il « n’a jamais eu de problèmes avec les Frères ».

Un article paru dans LE COURRIER en 1982 identifie le Frère Réjean Trudel, accusé d’abus par Joël Cosperec, comme le fondateur de ce foyer pour jeunes.

Le Patro d’avant

L’appellation Patro désigne plutôt pour certains Maskoutains le Patro Saint-Vincent-de-Paul, qui s’étendait près du tunnel de la rue Girouard. L’emplacement est aujourd’hui occupé par les Terrasses du Patro, des hébergements à coût modique.

Fondé par les Frères Saint-Vincent-de-Paul en 1908 et dissous en 1957, ce Patro avait aussi pour mission de s’occuper des enfants. La religion y était toutefois beaucoup plus présente qu’au Patro Lokal, estime Gaston St-Roch, président de l’Association des Anciens du Patro dans les années 60.

« C’était grand le Patro. Il y avait près de 300 enfants qui le fréquentaient parce qu’à l’époque, il n’y avait pas vraiment d’autres endroits pour que les enfants puissent s’amuser. Il n’y avait que le Patro pour cela », témoigne M. St-Roch.

Certains jeunes étaient également hébergés au Patro et recevaient leur éducation à l’école Girouard, logée dans le Séminaire de Saint-Hyacinthe.

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