Pas certain que la Ville de Saint-Hyacinthe ait vu venir la fronde citoyenne que soulèverait son intention d’agrandir le stationnement centre-ville.
En dépensant près de 1 M$ pour acquérir trois immeubles voisins dudit stationnement aux fins de démolition, la Ville croyait que tout le monde sauterait de joie à l’idée qu’elle résoudrait un problème criant au centre-ville. J’ouvre une parenthèse pour dire qu’il n’est pas certain que ce geste résoudrait quoi que ce soit dans la mesure où cet agrandissement ne ferait qu’ajouter des espaces qu’un projet de résidence privée pour personnes âgées fera disparaître ailleurs. Refermons la parenthèse.
Mais c’était sans compter sur la mobilisation de résidants du centre-ville et d’un joueur méconnu et sans véritables moyens, le comité Logemen’mêle voué à la défense des droits des locataires. Il aura suffi de 44 signatures au registre accompagnant le projet de règlement de zonage pour enrayer le mécanisme et forcer la municipalité à retarder le projet, voire à modifier ses plans. Quels sont-ils ces fameux plans? C’est là que le bât blesse. En aucun moment la Ville n’a cru bon partager ses intentions publiquement en organisant une rencontre d’information ou un point de presse. Elle a mis les citoyens devant le fait accompli et elle les a tenus pour acquis. Certains appelleraient cela du mépris. Cette administration orchestre jusqu’ici en solo et à grands frais une revitalisation du centre-ville sans impliquer tous les acteurs visés dont les simples citoyens, et sans les informer. Dans le dossier du registre, la direction générale de la Ville se sera limitée à s’inviter par la bande à une rencontreorganisée par Logemen’mêle pour tenter de calmer l’opposition.
On y a fait miroiter un projet de stationnement étagé, après avoir détourné les questions à cet effet il y a quelques semaines. On a aussi sorti un lapin d’un chapeau en présentant un projet de logement social. Avec le résultat que l’on connaît. La Ville n’aura convaincu personne de sa bonne foi. Surtout pas les 44 citoyens qui ont signé le registre. La Ville devra donc décider si elle pousse le débat sur l’agrandissement du stationnement centre-ville à l’étape ultime du référendum de secteur. À moins qu’elle ne trouve une astuce pour arriver à ses fins en buldozant la démocratie. Elle nous a fait le coup dans le dossier de l’usine E.T. Corset en autorisant la démolition malgré l’opposition citoyenne. Disons qu’il y a un certain risque à se moquer ainsi de la démocratie, surtout à sept mois des élections municipales. En principe, rien n’empêcherait la Ville de procéder à la démolition des trois immeubles malgré tout, même si au plan éthique, cette option semble assez discutable. Quoique les préoccupations d’ordre éthique ne semblent pas la motivation première de cette administration qui n’a que les mots développement économique et investissement à la bouche.
Au yable tout le reste.