Le chiffre est spectaculaire et frappe l’imaginaire. Soixante-quatorze centimètres de neige se sont abattus sur nos têtes maskoutaines entre les 13 et 14 mars, voire 75 ou 76 cm dépendant de la période de référence. C’est de la neige en tabarouette.
Statistiquement parlant, cette tempête passera à l’histoire. On a battu la marque de 71 centimètres inscrite en mars 2003 et on a pulvérisé les quelque 43 centimètres reçus lors de la désormais célèbre tempête du siècle du 4 mars 1971.
La région de Saint-Hyacinthe est l’une de celle qui a reçu la plus forte accumulation de neige la semaine dernière au Québec. On va s’en souvenir longtemps.
Il faudra aussi et surtout se souvenir de la réponse exemplaire de nos services publics locaux. Nous ne parlons pas de tous ceux qui ont lamentablement échoué à assurer la sécurité des automobilistes pris au piège à Montréal ou ailleurs, mais de nos policiers, ambulanciers et pompiers de la grande région de Saint-Hyacinthe. Et bien entendu, on ne peut passer sous silence le travail des employés municipaux et des sous-traitants affectés à l’entretien et au déneigement de nos routes et trottoirs.
Ces gens-là ont accompli une besogne remarquable dans les circonstances. Tant et si bien que le bilan des autorités est pratiquement aussi immaculé que l’épais manteau blanc qui a enseveli toute la région, mais sans la paralyser pour autant.
Jeudi matin, alors que la tempête s’essoufflait lentement, les Maskoutains qui le devaient, par obligation, pouvaient circuler dans des conditions décentes et sur des routes enneigées, mais praticables d’un quartier à l’autre. Avec une facilité presque déconcertante, il nous était possible de nous rendre de Douville à l’Annexe, en passant par Saint-Joseph et le centre-ville sans trop d’efforts et sans prendre de risques inutiles. Il s’était manifestement passé de belles choses sur le terrain pendant la nuit. Les répondants à notre question Internet de la semaine sont par ailleurs divisés (50-50 %) sur l’efficacité de l’opération déneigement. Ils sont un peu sévères dans leur jugement, nous semble-t-il. Tout n’a pas été parfait, pensons au problème de stationnement rencontré par les employés du centre-ville, mais il faut reconnaître les mérites des déneigeurs municipaux. Ces gens ont répondu au défi de belle façon.
À une tempête de neige historique, ils ont répliqué par un effort tout aussi historique. Il faut dire que les Maskoutains ont vu neiger… et « verglacer ». À côté de la célèbre crise du verglas de janvier 1998, cette tempête monumentale de mars 2017 était quand même de la petite bière. Rien de comparable dans son impact, son intensité et ses conséquences. Cette crise du verglas nous aura cependant appris à nous méfier de la météo, à nous préparer au pire et à nous organiser.
Espérons que les acteurs responsables du cafouillage survenu à Montréal retiendront eux aussi les leçons qui s’imposent de la crise qu’ils ont alimentée par leur incompétence et leur manque de coordination.