4 mai 2023 - 07:00
Des cas de grippe aviaire à Sainte-Hélène-de-Bagot et à Saint-Hugues
Par: Adaée Beaulieu
Des cas de grippe aviaire ont été recensés à Sainte-Hélène-de-Bagot et à Saint-Hugues dans les dernières semaines. Photo Les Éleveurs de volailles du Québec

Des cas de grippe aviaire ont été recensés à Sainte-Hélène-de-Bagot et à Saint-Hugues dans les dernières semaines. Photo Les Éleveurs de volailles du Québec

Ce que des producteurs avicoles de la région craignaient le plus est arrivé. Sept cas de grippe aviaire ont été détectés à Sainte-Hélène-de-Bagot entre le 13 et le 22 avril et un cas a été répertorié à Saint-Hugues le 28 avril. Il s’agit de la plus grosse éclosion recensée en Montérégie.

À Sainte-Hélène-de-Bagot, trois sites de dindons, trois de canards et un de poules pondeuses ont été affectés. LE COURRIER a réussi à joindre deux producteurs touchés, mais aucun n’a voulu témoigner de la façon dont la crise est gérée dans sa ferme actuellement. Néanmoins, l’un d’eux a confirmé que ses 31 000 oiseaux ont été euthanasiés. Il croit néanmoins être capable de surmonter cette épreuve et d’arriver à redémarrer sa production.

Le directeur général de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA), Martin Pelletier, explique que ce sont les oiseaux qui apportent la maladie lors de la période migratoire intensive au printemps. Dans les petits villages comme ceux touchés actuellement, il peut arriver que les sites soient très proches et aient le même propriétaire et les mêmes employés, ce qui augmente le risque de contamination.

D’ailleurs, avant que l’Agence canadienne d’inspection des aliments prenne le contrôle des sites contaminés de 24 à 48 heures suivant la confirmation d’un cas, l’EQCMA définit une zone orange dans laquelle tous les producteurs sont avisés et où il est recommandé d’augmenter la biosécurité, notamment quant au nettoyage des vêtements et de l’équipement. Ensuite, l’Agence trace un périmètre de 1 km où il n’est pas permis d’introduire de nouveaux oiseaux, un autre de 3 km où des permis sont exigés pour circuler, appelé la zone infectée, et un autre de 10 km où les producteurs doivent faire attention à la possible contamination, appelé la zone de restriction. « Même lorsque l’Agence instaure sa propre zone, nous recommandons aux producteurs de poursuivre les mesures de la zone orange. Nous croisons les doigts pour qu’il n’y ait pas d’autres cas, mais nous savons que le risque est toujours là », a déclaré M. Pelletier. Les municipalités de Saint-Nazaire-d’Acton et d’Upton ont d’ailleurs été avisées par le ministère de l’Agriculture du risque potentiel.

Appui aux producteurs

Les Éleveurs de volailles du Québec, qui accompagnent les producteurs de poulet et de dindons, travaillent aussi à encourager les producteurs à augmenter la biosécurité en tout temps. De plus, depuis qu’une vague de cas a été répertoriée en 2022, ils font des rencontres coordonnées avec l’Agence pour l’amélioration des protocoles, notamment en ce qui concerne leur clarté. La dernière a eu lieu en mars et les pratiques de l’Agence ont été jugées plus optimales.

Sur le terrain, les Éleveurs de volailles disposent de six auditeurs qui visitent chaque ferme tous les deux ans et font des suivis de dossiers chaque année. Les producteurs peuvent également les appeler en tout temps.

Lorsqu’un cas de grippe aviaire se déclare, leur rôle devient complémentaire à celui de l’Agence. Ce sont eux qui contactent tous les producteurs dans la zone infectée, que les cas soient suspectés ou confirmés. Un auditeur est attitré à chaque ferme. De plus, les auditeurs organisent une rencontre virtuelle pour expliquer le processus et répondre aux questions, puis la discussion reste active tant que l’alerte n’est pas levée, ce qui peut correspondre à quelques semaines.

Les producteurs sont aussi accompagnés par les auditeurs pour tous les documents à remplir, les questions relatives à l’euthanasie réalisée par l’Agence, le compostage des oiseaux et les prélèvements réalisés deux fois par semaine pour les cas de mortalité, qu’il soit question de grippe aviaire ou non, faits par les producteurs. Les auditeurs sont aussi formés pour supporter les producteurs qui sont confrontés à des défis psychologiques. « C’est beaucoup d’inconnu. Il y a beaucoup de permis et d’autorisations à avoir. De plus, l’éleveur doit être prioritaire plus que son élevage », a conclu la directrice générale des Éleveurs de volailles, Marie-Ève Tremblay.

En cas de mortalités inhabituelles ou de signes de la maladie, consultez un médecin vétérinaire. Si vous ne parvenez pas à trouver de médecin vétérinaire, composez le 450 768-6763 pour joindre la ligne téléphonique de l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour signaler des oiseaux malades ou le 1 844 ANIMAUX pour communiquer avec la Centrale de signalement du MAPAQ.

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