La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux et dans les médias après qu’une étudiante de l’établissement ait publié sur Facebook la photo d’un groupe d’élèves à la recherche de livres dans le conteneur. « Des centaines de livres jetés dans un conteneur au Cégep. Il n’y a pas un enfant qui va mourir de ça, comme dirait l’autre », a commenté l’étudiante, en parodiant l’ancien ministre de l’Éducation, Yves Bolduc.
Selon la directrice des communications du Cégep, Véronique Blain, il s’agissait de « livres élagués depuis plus de 20 ans pour la plupart » et qui étaient « considérés comme des collections mortes ».
L’ensemble de ces collections périmées étant entreposées au sous-sol du collège, un problème d’encombrement est survenu cette année au moment de créer de l’espace dans la bibliothèque du Cégep afin d’y ajouter de nouveaux livres, a expliqué le responsable administratif du centre des médias, Marc Leclerc.
Il a également rappelé que la bibliothèque n’avait pas une mission d’archivage, mais plutôt « d’acquérir et diffuser exclusivement des documents en lien avec les disciplines enseignées au Cégep ».
Environ 500 documents tels que des livres sur le textile ou autre métier technique, d’anciennes revues et des journaux des débats de l’Assemblée nationale étaient rassemblés dans le conteneur de recyclage placé à l’extérieur du Cégep.
« Notre démarche a été consciencieuse et professionnelle, mais si nous pouvons trouver une façon d’en donner davantage, nous nous pencherons sur la question », a reconnu Véronique Blain.
Elle a précisé que tous les livres retirés des rayons étaient d’abord offerts gratuitement sur une table à l’entrée de la bibliothèque, avant de trouver refuge au sous-sol et qu’une portion des ouvrages avaient été remise au Séminaire de Saint-Hyacinthe.
Pourtant, le bibliothécaire du Séminaire, Bernard Auger, a affirmé qu’il n’avait rien reçu du Cégep depuis près de deux ans, ce que l’établissement a confirmé après vérification.
Auparavant, le bibliothécaire avait reçu une trentaine de caisses de livres du Cégep par année. Tous ces ouvrages avaient été tirés des collections du Séminaire lors de la création du collège maskoutain.
« Ça m’a fait mal au coeur lorsque j’ai vu la photo avec tous ces livres-là jetés dans un conteneur », s’est désolé M. Auger.
Grandes ventes
La Médiathèque maskoutaine, qui regroupe environ 285 000 documents, doit elle aussi composer avec les problèmes d’espaces et les collections élaguées.
Pour éviter d’accumuler des piles de livres, Yves Tanguay, le directeur général de la Médiathèque, organise trois ventes de livres annuelles grâce auxquelles il amasse environ 25 000 $.
« On essaie de donner une 2e vie aux livres. Après une vente, on repart presque toujours à neuf », indique-t-il.
M. Tanguay fait toutefois remarquer que si la littérature trouve généralement preneur, il en va autrement pour les livres de documentation pour lesquels l’information est souvent dépassée.
« Nous faisons des démarches [pour redonner les livres], mais nous nous tournons aussi vers la récupération maintenant. Ce n’est pas mal le recyclage, au contraire », soutient Yves Tanguay.