21 juillet 2022 - 07:00
Des chiens accompagnateurs s’invitent dans les palais de justice
Par: Sarah Villemaire
Le ministre de la Justice et procureur général du Québec, Simon Jolin-Barrette, ainsi que le directeur général de la Fondation Mira, Nicolas St-Pierre, étaient accompagnés de plusieurs chiens d’assistance lors de la conférence de presse. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le ministre de la Justice et procureur général du Québec, Simon Jolin-Barrette, ainsi que le directeur général de la Fondation Mira, Nicolas St-Pierre, étaient accompagnés de plusieurs chiens d’assistance lors de la conférence de presse. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

De nouveaux accompagnateurs canins feront prochainement leur entrée dans cinq palais de justice au Québec. Dans le cadre de l’implantation du tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et conjugale, ce programme pilote de chiens de soutien est l’une des actions mises en place par le gouvernement du Québec afin d’offrir un meilleur accompagnement aux victimes.

C’est par la complémentarité des expertises de chacun que le tribunal a conclu une entente avec la Fondation Mira, dont le siège social est situé à Sainte-Marie-Madeleine, et le Réseau des centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) dans le but d’offrir ce service à toute personne qui en fera la demande durant son parcours judiciaire.

À ce jour, cinq palais de justice au Québec, soit ceux de Québec, de Salaberry-de-Valleyfield, de Granby, de Drummondville et de La Tuque, ouvriront leurs portes aux chiens Mira afin d’apporter du réconfort aux victimes. S’ajouteront d’ici les prochains mois cinq autres bâtiments judiciaires offrant ce service pour ensuite le déployer à la grandeur du Québec d’ici deux ans.

Simple, ce service d’accompagnement apportera de l’aide aux victimes prises en charge par le CAVAC. Tout au long du processus, de la préparation du procès au témoignage à la cour, toute personne qui le désire sera jumelée à un chien d’assistance afin de diminuer le stress lors des différentes démarches.

Cette nouvelle pratique s’inscrit parmi les actions prises lors de l’adoption de la Loi visant la création d’un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et conjugale adoptée par l’Assemblée nationale en novembre 2021. L’adoption de cette nouvelle Loi était essentielle, selon le ministre de la Justice et procureur général du Québec, Simon Jolin-Barrette, qui souhaite établir une plus grande confiance envers le système judiciaire auprès des victimes.

« C’est un important changement de culture au sein du système de justice. Trop longtemps, les victimes n’ont pas été mises au centre du système. J’ai pris acte du manque de confiance et notre défi est de faire en sorte que toute personne se sente à l’aise à l’intérieur de nos palais de justice et ainsi lui donner une voix », explique-t-il.

Du réconfort sur quatre pattes

Nul doute, la douceur et la bonté des chiens Mira ont fait leurs preuves au fil des années. Que ce soit pour prêter assistance aux personnes aux prises avec un handicap physique ou des jeunes qui présentent un spectre de l’autisme, la Fondation Mira a remis plus de 3700 chiens-guides et d’assistance à des personnes en quête d’une meilleure qualité de vie.

Pour Nicolas St-Pierre, directeur général de la Fondation Mira, cette entente vient certifier le savoir-faire des chiens lors de l’accompagnement des gens dans le besoin. « On est certains que les chiens qui travailleront avec les intervenants du CAVAC vont faire une différence dans les palais de justice au Québec. Ça vient confirmer l’expertise que nous avons et nous en sommes très reconnaissants », soutient le directeur général.

Le partenariat entre la Fondation Mira et le CAVAC allait de soi pour les intervenants qui souhaitent faciliter le passage des victimes d’agressions sexuelles et conjugales dans le système judiciaire.

« C’est un privilège de pouvoir compter sur des chiens d’assistance pour accompagner les personnes dans le besoin. Cet outil fera une immense différence, ne serait-ce que par la gestion de l’anxiété des personnes qui auront à témoigner. Je suis certaine que ce projet sera un succès. Préparez-vous, car la demande sera forte », a affirmé en conférence de presse Sophie Bergeron, directrice du CAVAC pour le Centre-du-Québec.

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