12 septembre 2024 - 03:00
Visibilité réduite sur la route 137
Des citoyens réclament le fauchage des fossés
Par: Sarah-Eve Charland
Le phragmite a envahi les fossés dans le secteur de Sainte-Rosalie sur la route 137. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le phragmite a envahi les fossés dans le secteur de Sainte-Rosalie sur la route 137. Photo François Larivière | Le Courrier ©

« C’est excessivement dangereux », affirme Rosaire Martin, qui dénonce que le phragmite a envahi les fossés sur la route 137 en direction de Saint-Dominique. Il réclame un fauchage adéquat, mais la Ville de Saint-Hyacinthe ne compte pas en faire davantage que ce qui est fait actuellement puisque la responsabilité revient au ministère des Transports du Québec (MTQ).

M. Martin vient chaque été au conseil municipal pour poser les mêmes questions sur le fauchage des fossés. Présent à la séance du conseil municipal de juillet, il est revenu en août questionner les élus, voyant que son message ne passait définitivement pas.

« On ne demande pas à ce que ce soit fauché comme un gazon, mais que ce soit fauché plus bas pour avoir une visibilité de la route en sortant des cours. […] C’est une question de sécurité. Quand je vois dans LE COURRIER que vous finissez l’année avec un surplus de 4,2 M$… ça coûterait quelques milliers de dollars faucher les fossés et vous me dites non? Ça n’a aucun sens », soutient M. Martin, qui a notamment été le dernier maire de Saint-Hyacinthe-le-Confesseur avant la fusion municipale en 2001.

C’est que le phragmite, une espèce particulièrement envahissante, a pris d’assaut le secteur, reconnaît le conseiller municipal de Sainte-Rosalie, Donald Côté. Étant donné que la route est sous la juridiction du MTQ, la Ville de Saint- Hyacinthe effectue deux fauchages par année qui sont payés par le MTQ. Elle fait également le choix de faire un troisième fauchage à ses frais.

« C’est le même traitement pour toutes les routes numérotées. Le conseil municipal s’en est tenu à ce qu’on fait habituellement, soit faire trois coupes, alors que le MTQ paie pour deux », répond le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard.

Le problème résiderait davantage dans la façon dont le fauchage est effectué, estime le conseiller municipal. La Ville fauche un seul côté des fossés, soit celui près de la route. Pour faucher l’autre côté, il faudrait des équipements avec un bras articulé, ce qui entraînerait des coûts supplémentaires.

« On est prêt à le faire si le MTQ paie les coûts. Le MTQ ne le permet pas parce qu’il craint de créer un précédent. L’objectif est de dégager les entrées charretières pour que les résidents puissent sortir des cours en sécurité. La route est très achalandée et les automobilistes roulent vite à cet endroit. Tous les éléments sont réunis pour que ça devienne dangereux. […] Tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas d’accident, le MTQ n’interviendra pas. C’est là qu’on va être blâmé. Quand les pompiers nous disent qu’il y a un problème de sécurité à tel endroit, on intervient. Le MTQ se traîne les pieds », déplore M. Côté, qui affirme avoir été contacté par de nombreux citoyens.

La conseillère en communication du MTQ, Marie-Michelle Pilon, affirme que le Ministère s’est doté de normes strictes concernant la tonte et le fauchage du phragmite. L’entente avec la Ville de Saint-Hyacinthe prévoit une coupe de la végétation de la chaussée jusqu’au fond du fossé.

« Bien que l’entretien du fossé extérieur n’ait pas été abordé dans les termes de l’entente avec la Ville, le Ministère est prêt à revoir avec la Ville le contenu de celle-ci, notamment concernant l’entretien du fossé extérieur. Des mesures de contrôle particulières peuvent également être mises en place afin de contribuer à une approche concertée visant la conservation d’un milieu sensible d’intérêt », ajoute-t-elle.

Contrôle de la végétation

Le MTQ a mis en place un programme de Gestion écologique de la végétation des couloirs autoroutiers qui consiste à éviter la tonte systématique et laisser la flore prendre son expansion afin de diversifier le paysage et augmenter la biodiversité, explique Mme Pilon.

« Dans les territoires fortement envahis par le phragmite, seules des interventions spécifiques pour la protection de milieux sensibles peuvent être réalisées. Il s’agit d’une plante extrêmement coriace. Bien que sa grande résistance et son degré d’envahissement dans certaines régions rendent impossible son éradication, le Ministère travaille à trouver des solutions permettant, à la fois, d’en limiter l’expansion et la propagation sur son réseau, et à lutter contre les nouvelles implantations sur les territoires qui ne sont pas colonisés », conclut-elle.

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