Afin de limiter la perte de marchandises et de revenus, les commerçants ont dû miser sur leur ingéniosité et se débrouiller avec les moyens de bord.
Plusieurs ont été durement affectés par la situation. C’est le cas d’Esneider Granada, propriétaire de la boulangerie Délices Granada. « Comme à l’accoutumée, on a préparé tous nos produits de boulangerie pour la journée. Ce n’est qu’une fois sur place qu’on a appris la nouvelle. On a pu vendre quelques produits par une fenêtre, mais une fois la journée terminée, il a fallu se débarasser de beaucoup de pains. Un vrai gaspillage! »
M. Granada ignore l’origine du problème, mais il réclame l’installation d’une génératrice au Marché public, question d’éviter d’éventuelles pertes de stock et d’argent. « Comme commerçant, j’aimerais bien qu’il y ait une génératrice. Ce n’est pas la première panne à paralyser le Marché et il y en aura d’autres. »
Des pannes à répétition
François Charron, propriétaire de la poissonnerie Charron, n’avait pas été avisé de cette panne survenue au petit matin avant d’être placé devant l’évidence. « J’ai un bac à glace à l’intérieur où j’ai pu mettre le poisson frais. Le reste du stock, j’ai dû le congeler le lendemain. Si je n’avais pas eu cet équipement, j’aurais tout mis à la poubelle. Ce qui me dérange c’est que des pannes soient récurrentes et que rien ne change vraiment. »
Des locataires ont toutefois été informés qu’un entretien du système électrique a été planifié dans les prochains jours afin d’y faire des améliorations. Mais comme M. Granada, M. Charron déplore l’absence de génératrices.
« Si la Ville (à titre de propriétaire du marché public) installait des génératrices au moins pour les grandes unités, ce serait un plus. Je suis conscient que l’installation et le choix des emplacements peuvent être assez compliqués puisque c’est un bâtiment historique et qu’il ne faut pas nuire à son architecture, mais il y a sûrement quelque chose à faire », croit M. Charron. Rappelons que la Ville a dépensé des millions de dollars pour rénover de fond en comble son marché au cours des dernières années.
Anthony Gagnon, copropriétaire de la boucherie Georges et du saucissier William J. Walter, raconte que ses deux commerces n’ont pas été épargnés.
C’est l’un des employés de la boucherie qui a été confronté à la situation en arrivant au travail. « Vers 7 h du matin, il s’est rendu compte que les réfrigérateurs ne fonctionnaient pas. Tout ce que je sais, c’est qu’il s’agit d’un bris électrique souterrain survenu à l’arrière du bâtiment. D’autres résidents au centre-ville ont aussi été touchés. »
Ces pannes de courant ne sont jamais sans consèquences. M. Gagnon atteste que la Ville a toujours été réactive face aux réclamations des locataires, mais que le processus de remboursement n’est pas nécessairement simple et rapide. Tout dépend des montants en jeu. Ce qui explique pourquoi les locataires font tout ce qui est possible pour limiter leurs pertes.
« Ce dimanche-là, on a dû se débrouiller par nous-mêmes en sortant une partie de la marchandise à l’extérieur du Marché pour éviter que la totalité du stock ne soit gaspillée. On a mis toutes les viandes fraîches dans un bac à glace. On a été vraiment chanceux, car nous n’avons pas eu beaucoup de pertes. On a installé une table dehors et on a tout emballé sous-vide. Heureusement, la température a été de notre bord. On a pu dépanner les clients de 10 h 30 à 16 h. Tout est revenu à la normale à 18 h, après la fermeture habituelle », a fait savoir M. Gagnon.
Il dit avoir contacté la Ville de Saint-Hyacinthe personnellement pour tenter de faire bouger les choses.
« Ils comptent faire de leur mieux pour nous aider et mettre sur pied un plan d’action pour tenter d’améliorer la situation. On verra bien ce que ça va donner », a-t-il conclu.