Non, c’est bien davantage le fait d’apprendre par la bande qu’il y a cet été pas moins de 178 employés dans ces installations et qu’il en restera tout de même autour de 117 quand l’automne sera venu et que les principaux concernés par cette coupe auront quitté leur poste.
Plusieurs Maskoutains pensaient sûrement que les installations de l’avenue Saint-Jacques étaient devenues moribondes et tournaient au ralenti depuis quelques années. Il faut comprendre que la dernière fois que cette usine avait fait parler d’elle à grande échelle, c’était pour annoncer sa quasi-fermeture. Cela nous ramène au fameux vendredi noir du 5 août 2016. Souvenez-vous. Olymel avait annoncé ce matin-là sa décision de cesser définitivement ses activités de désossage de fesses de porc à cette usine, laissant en plan et sous le choc quelque 340 employés et leurs familles. Un coup de tonnerre dans un ciel bleu.
Il ne devait y rester que les activités liées au fondoir qui servent à la fabrication du saindoux ainsi que les activités liées à l’entreposage de produits congelés.
Grosso modo, le maintien de seulement 70 emplois était garanti il y a six ans. Et encore, on ne donnait pas cher de leur peau dans une si grande usine devenue de trop. La fermeture complète de l’usine ne s’est pourtant jamais produite, même si elle est disparue du radar pendant un long moment. Ces dernières années, Olymel a surtout concentré ses annonces et ses investissements autour de ses autres usines, dont celles de Saint-Damase et de Sainte-Rosalie où un nouveau contrat de travail très avantageux vient d’ailleurs d’être signé. Dans les faits, les activités n’ont jamais cessé sur l’avenue Saint-Jacques.
Si je me fie aux chiffres que nous compilons afin de dresser nos classements annuels des 200 plus grandes entreprises de la MRC des Maskoutains, Olymel Saint-Hyacinthe y employait encore 74 personnes à l’été 2019, en parfaite adéquation avec les engagements pris lors de l’abandon des activités de désossage.
C’est donc dire qu’il y a eu un brassage de cartes à l’interne et la création de dizaines de postes pendant la pandémie, principalement au niveau des opérations d’emballage qui viennent toutefois d’être réduites de façon drastique.
Selon notre plus récent tableau des 200, publié en octobre 2021, mais établi en fonction des données envoyées par Olymel l’été précédent, il y avait quelque 196 employés en poste à Saint-Hyacinthe à la même période l’an dernier, soit une vingtaine de plus qu’actuellement. Malgré la perte d’une soixantaine de postes, une fois de plus annoncée un vendredi, le bilan de toute cette opération n’est quand même pas si mal dans les circonstances, même si le retour des beaux jours à l’usine maskoutaine ne semble pas pour demain.
On comprend aussi que ce n’est pas de gaieté de cœur qu’Olymel en arrive à devoir supprimer 60 postes et à montrer la porte à autant d’employés en période de pénurie de main-d’œuvre. De là ses efforts, voire ses supplications, pour inciter ces employés à envisager de poursuivre leur carrière dans d’autres établissements du groupe, tout en conservant leur ancienneté et leurs privilèges. L’employeur se dit prêt à accommoder et à relocaliser chaque employé, c’est dire combien ses besoins sont grands.
Reste seulement à savoir si les postes vacants dans les autres installations d’Olymel sont équivalents et aussi alléchants. On devine qu’un employé qui œuvre à l’emballage à Saint-Hyacinthe ne sera pas forcément attiré par un poste à l’abattage à Saint-Damase.
La bonne nouvelle, c’est que ceux et celles qui décideront de magasiner leurs services devraient trouver un nouveau défi assez facilement. Et à voir les conventions collectives qui se signent ces derniers temps dans les entreprises manufacturières de la grande région, les employés ont le gros bout du bâton.
À eux maintenant d’en profiter, en se rappelant que l’herbe n’est pas toujours plus verte chez le voisin.
Surtout le vendredi!