15 avril 2021 - 07:00
Après un an de pandémie
Des défis pour l’enseignement du métier de vétérinaire
Par: Jean-Luc Lorry
L’Hôpital des animaux de compagnie intégré au Centre hospitalier universitaire vétérinaire de Saint-Hyacinthe doit composer ces derniers mois avec hausse importante des admissions des patients à quatre pattes. Photo Marco Langlois

L’Hôpital des animaux de compagnie intégré au Centre hospitalier universitaire vétérinaire de Saint-Hyacinthe doit composer ces derniers mois avec hausse importante des admissions des patients à quatre pattes. Photo Marco Langlois

Depuis un an, la pandémie représente pour l’équipe de direction de la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) de Saint-Hyacinthe plusieurs défis à relever afin d’assurer aux étudiants la continuité de cette formation de haut niveau.

Selon la doyenne de la FMV, Christine Theoret, ce sont les étudiants de la première à la quatrième année qui ont vécu le plus de changements en raison de la crise sanitaire.

« Depuis le retour de la semaine d’études au début mars, nous adoptons de manière progressive l’enseignement bimodal selon lequel chaque classe est divisée en trois groupes. Un tiers des étudiants sont en présentiel en respectant les mesures de biosécurité et les deux autres tiers suivent le cours de la maison. Le professeur est en classe pour les étudiants présents et est assisté d’un auxiliaire d’enseignement pour faciliter l’interaction avec les étudiants à distance », décrit Christine Theoret en entrevue au COURRIER.

Dans les circonstances, la FMV, qui fait partie de l’Université de Montréal, éprouve de la difficulté à évaluer la qualité de la formation académique comparativement à une année habituelle. « Il y a une démotivation et un sentiment d’isolement. Ce qui est fait en virtuel ne rejoint pas toujours l’ensemble des étudiants », observe la doyenne.

Pour les étudiants finissants qui sont en cinquième année, le Centre hospitalier universitaire vétérinaire (CHUV) est accessible depuis la rentrée de l’automne pour les stages cliniques, qui se réalisent toutefois en respectant des mesures de biosécurité strictes.

« Au début de la pandémie, notre hôpital est tombé en mode urgence et nous avons dû réorganiser l’ensemble de nos services. Il fallait protéger notre milieu de stage pour permettre à nos étudiants d’obtenir leurs diplômes », indique Marie-Claude Bélanger, vice-doyenne aux affaires cliniques et à la formation professionnelle.

Toutes les mesures mises en place au printemps dernier par la FMV ont dû être approuvées par l’American Veterinary Medical Association (AVMA), l’association qui accorde l’agrément aux établissements d’enseignement vétérinaire.

Urgence en hausse

Depuis plusieurs mois, le Service d’urgentologie de l’Hôpital des animaux de compagnie du CHUV connaît un achalandage record. Selon les données compilées par le CHUV, entre juin 2020 et février 2021, les admissions pour les chiens et les chats sont passées de 2613 à 3776, soit une augmentation de 44,5 %.

Comparativement, pour le Service ambulatoire équin, la progression est de 20,4 %. Concernant la Clinique des animaux exotiques, la variation est de 8,4 %.

« Notre personnel qui travaille à l’Hôpital des animaux de compagnie est essoufflé. C’est difficile pour les équipes de l’urgence de composer avec cette augmentation importante du nombre de patients. De plus, nous devons faire face à une pénurie de techniciens en santé animale », mentionne Marie-Claude Bélanger.

« Des abandons massifs après cette pandémie nous inquiètent », ajoute Christine Theoret. Actuellement, le Refuge du CHUV offre principalement des chats pour l’adoption. La FMV a dans ses cartons la construction d’un nouveau refuge. La mise en place de ce projet permettrait de centraliser les services et de libérer de l’espace au niveau de l’Hôpital des animaux de compagnie pour ses autres activités cliniques.

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