Bruno Decelle, directeur de la Coop aux p’tits soins, coopérative offrant des services de soins à domicile, fait partie de ceux qui s’inquiètent de voir une offre aussi alléchante qui garantit un salaire horaire de 26 $ après une formation de 375 heures payée 21 $/h. « C’est sûr que de voir le gouvernement offrir un salaire 10 $ plus élevé que ce qu’on offre ici, ça nous rend un peu craintifs. On s’attend à ressentir les contrecoups de cette annonce et à recevoir des démissions dans les prochaines semaines », anticipe-t-il, ne blâmant pas ceux qui seraient attirés par cette option.
M. Decelle espère que les services comme le sien ne seront pas oubliés par le gouvernement et que des hausses salariales seront rendues possibles à l’aide de subventions. « Le regroupement provincial dont on fait partie fait des pressions pour que les préposés à domicile aient aussi droit à une augmentation de salaire. J’espère qu’ils ne seront pas laissés pour compte parce qu’ils méritent aussi une compensation pour tout ce qu’ils font au quotidien. »
Le directeur de la Coop aux p’tits soins anticipe des défis supplémentaires de recrutement pour prodiguer certains services à domicile si rien n’est fait pour rendre leur travail plus attrayant.
Reprise partielle du service
Dès le début de la crise de la COVID-19, la Coop aux p’tits soins a dû cesser 90 % de ses activités pour éviter de risquer la propagation du virus à sa clientèle âgée et vulnérable. Certains services ont pu reprendre leur cours normal dans les dernières semaines, même si les préposés sont maintenant équipés de visières et qu’ils suivent toujours les nombreuses directives de la santé publique.
M. Decelle reconnaît toutefois que c’est encore une reprise très partielle des activités puisque « certains complexes immobiliers refusent encore l’accès à [ses] employés » vu la crainte toujours bien présente du coronavirus. En ce moment, seulement le quart de ses préposés à domicile ont pu recommencer à travailler, mais d’autres pourraient reprendre le service prochainement, selon l’évolution de la situation. Bruno Decelle continue de suivre de très près les annonces faites au quotidien.