22 janvier 2015 - 00:00
Des éclaboussures
Par: Martin Bourassa

Ce n’est jamais facile d’admettre que l’on s’est fait avoir. Il aura fallu trois ans à la Ville de Saint-Hyacinthe pour se rendre à cette conclusion avec le centre aquatique Desjardins. Trois ans avant de poursuivre les concepteurs.

C’est un aveu tardif, mais un aveu quand même. Cela confirme ce que nous savions déjà, mais que la Ville a longtemps cherché à atténuer, soit que tout ne tourne pas rond avec cet équipement de loisirs. Et cela ne date pas d’hier.

Dès l’octroi du contrat, des doutes s’étaient installés dans l’esprit de plusieurs quand le contrat a échappé au plus bas soumissionnaire, pour atterrir, après l’intervention d’un comité de sélection armé d’une grille d’analyse, entre les mains du consortium d’architectes mené par la firme maskoutaine ACDF.

Certains s’étaient alors réjouis du fait que le processus ait finalement favorisé une firme locale; d’autres s’étaient plutôt interrogés sur le processus en question, sachant que l’un des associés d’ACDF était aussi l’un des organisateurs politiques qui avaient aidé à la réélection de l’ex-maire Claude Bernier quelques mois plus tôt.

C’est sur ce fond de controverse que s’était mis en branle un chantier qui devait s’étendre sur 18 mois et représenter un investissement de 15 M$, puis de 19 M$, mais qui aura coûté autour de 21 M$. Un projet pour lequel le consortium d’architectes devait recevoir des honoraires de 1 M$, mais qui leur rapporta 700 000 $ de plus.

C’est sur ce fond de controverse que s’était mis en branle un chantier qui devait s’étendre sur 18 mois et représenter un investissement de 15 M$, puis de 19 M$, mais qui aura coûté autour de 21 M$. Un projet pour lequel le consortium d’architectes devait recevoir des honoraires de 1 M$, mais qui leur rapporta 700 000 $ de plus.

L’inauguration de l’automne 2011 n’aura pas mis un terme à la controverse. Au dépassement de coût s’est ajoutée une liste de déficiences qui n’a cessé de s’allonger et que personne ne semble vouloir endosser, ni corriger depuis. A-t-on privilégié le style et le contenant au détriment de l’efficacité à long terme et du contenu?

Après des analyses, la Ville vient de se résoudre à plonger et à poursuivre les concepteurs pour un montant de 675 000 $. Cette somme pourrait être revue à la hausse d’ici un éventuel règlement. On a beau prétendre qu’une réclamation de 675 000 $ pour un projet de cette envergure n’est pas significative. Erreur.

Ces problèmes de conception ou de réalisation laissent entrevoir la crainte d’une usure prématurée d’un bâtiment qui devait pourtant nous faire oublier le centre culturel.

Quelle sera la durée de vie des systèmes et des structures? Mystère.

Cette poursuite nous apprend aussi que le consortium formé d’ACDF et de la firme TLA Architectes de Laval n’en avait que la forme. Il n’a duré que le temps des roses. « Sans que la Ville en soit informée, il appert que dès l’octroi du contrat de conception, la firme TLA a été complètement écartée du consortium et n’a aucunement participé aux travaux d’implantation et de préparation des plans et devis pour le projet. » Était-ce arrangé avec le gars des vues afin de permettre à ACDF de décrocher un contrat trop gros et trop complexe pour elle vu son expertise limitée avec les centres aquatiques?

Et pourquoi la Ville n’a rien su, ni vu de cette séparation?

La suite des procédures nous le dira peut-être, mais on en doute. C’est le genre de dossier qui se règle souvent hors cour, mais qui éclabousse tout le monde.

Le silence de TLA est aussi étrange que suspect.

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