Loin d’un simple parcours longiligne, la promenade telle qu’imaginée par les architectes et urbanistes de la firme Daoust Lestage s’ouvre plutôt en de nombreux endroits vers de larges places publiques.
C’est d’ailleurs ce qui est prévu aux deux extrémités de la promenade, séparées par 2,5 kilomètres. D’abord, à l’intersection de l’avenue Pratte et de la rue Girouard Ouest, où se trouvent actuellement une descente pour bateaux et un espace vert maigrement aménagé (parc Jeanne-Daigle), on prévoit l’aménagement d’une agora qui pourra servir à des rassemblements citoyens. La descente vers la rivière, ponctuée par de larges paliers horizontaux en escalier, se terminera avec un belvédère qui s’avancera au-dessus de l’eau. L’art public et les aménagements paysagers y seront bien présents, comme tout le long du parcours. Daoust Lestage prévoit d’ailleurs la plantation de 500 arbres dans tout le projet.
À l’autre bout du parcours, la petite place près de la centrale hydroélectrique (parc des Tisserands) doit aussi être complètement réaménagée pour s’intégrer avec le futur pôle culturel. La promenade pourrait donc s’étendre vers l’église Notre-Dame-du-Rosaire, de l’autre côté de la rue Girouard Ouest, dont le terrain devrait être agrémenté de plusieurs sculptures, prévoit la firme. La plateforme au-dessus de la centrale, qui donne une vue sur la cascade du barrage, devra nécessairement être mise en valeur, a aussi indiqué Réal Lestage, associé principal de la firme, qui a fait l’essentiel de la présentation.
Un nouvel espace public, encore plus vaste, doit également être créé près des Loisirs Christ-Roi, où on retrouve actuellement une station de pompage et un terrain de soccer. D’ambiance plus familiale, l’aménagement prévoit une pente gazonnée vers la rivière, beaucoup d’arbres, un muret d’escalade, en plus des terrains de loisirs déjà existants à proximité. À plus long terme, le parc T.-D.-Bouchard pourrait lui aussi être remis au goût du jour. C’est sans compter la place événementielle (voir autre texte), les différents belvédères répartis à travers le parcours et les endroits où l’emprise de certaines rues va se prolonger vers la promenade, par exemple du côté de l’avenue Mondor. Une manière de mieux « connecter le centre-ville à la promenade », l’un des objectifs du projet, a fait savoir M. Lestage. Une autre préoccupation cruciale est d’assurer l’accessibilité universelle sur toute la promenade.
Daoust Lestage entend intégrer des références bien maskoutaines à plusieurs endroits du parcours en s’inspirant des thèmes agricole, religieux, industriel et historique propres à l’endroit. « On veut un projet qui ne peut se faire qu’à Saint-Hyacinthe » parce qu’il sera « inspiré par la génétique de la communauté », a-t-il affirmé. Si les éléments précis à retenir restent à déterminer, Réal Lestage a déjà suggéré des murales en l’honneur de Gérard Côté, personnage historique qu’on ne peut évidemment pas ignorer.
Par trois chemins
Pour ce qui est du cœur du projet, les parcours cycliste et piéton, la grande différence réside dans le fait qu’ils seront dorénavant côte à côte (la plupart du temps) et en hauteur pour éviter d’être inondés de façon sporadique (voir l’image). Les surfaces restent semblables (tablier en bois et sentier asphalté) et seront séparées par une bande végétale.
En prenant de la hauteur, les pistes ne passent toutefois plus par dessus le pont Morison. Il faudra donc un passage pour cyclistes et piétons à la hauteur de la rue de la Concorde. Une exception prévaut sous le pont T.-D.-Bouchard, où les pistes pourront passer, mais se trouveront en zone inondable. Il faudra donc là aussi traverser la route, mais uniquement en période de crue.
Autre nouveauté, un troisième parcours aménagé de manière plus rudimentaire permettra de descendre plus près de la rivière, en zone inondable. Il s’agira du « parcours des berges ». Le muret en pierre, qui sert de digue, sera remplacé par un talus végétal plus étendu, mais qui jouera le même rôle.
Et tout ça a un prix : 33 M$. La Ville compte évidemment sur l’appui des gouvernements, mais ne peut prévoir son ampleur pour l’instant. Évoquant une participation municipale avoisinant le tiers du budget total, le maire Claude Corbeil a évoqué qu’il serait « impensable » de ne pas avoir de subvention pour ce projet. Sa priorité est d’aménager la place des spectacles avant 2021 et de poursuivre la promenade en fonction des appuis gouvernementaux obtenus. Ensuite, « les autres phases suivront », a indiqué M. Corbeil, en gardant l’échéancier ouvert.