Ces objets avaient été légués au Séminaire de Saint-Hyacinthe il y a plus d’un siècle, puis conservés par le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe depuis. Ils sont issus de la collection personnelle du Père Saint-Onge, un missionnaire et linguiste maskoutain qui a œuvré auprès des colons et des autochtones.
Parmi cette riche collection, qui compte près de 500 objets, une petite sélection a été choisie par la commissaire Marie-Charlotte Franco en vue de cette exposition. Des amulettes, un fourreau de couteau brodé, une flûte et un livre destiné aux autochtones qui étaient évangélisés pour qu’il puissent réciter les prières dans leur langue se côtoient notamment dans l’entrée de la salle d’Expression, où une section est réservée à cette exposition.
« Pour certains objets, Saint-Onge a laissé de petites étiquettes par lesquelles on a un indice de l’utilité qu’ils avaient sur le terrain », raconte Marie-Charlotte Franco, doctorante en muséologie, médiation et patrimoine.
Malgré ses recherches, étalées sur plus d’un an, la commissaire de l’exposition n’a pas été en mesure de découvrir comment le Père Saint-Onge avait acquis ces objets. On ignore donc si ceux-ci lui ont été offerts en cadeau par les communautés qu’il visitait, obtenus par le biais d’un échange ou achetés. Néanmoins, la collection témoigne de l’intérêt que le missionnaire portait aux autres cultures.
« Dans les indices que j’ai pu trouver, Saint-Onge était assez critique de la manière dont les gouvernements traitaient les communautés autochtones, tout en étant lui-même missionnaire et engagé dans une entreprise d’évangélisation », note Mme Franco.
Un portrait du Père Saint-Onge – Louis-Napoléon Payant de son vrai nom –est aussi exposé, mais il a été volontairement accroché sur le mur du côté afin que l’accent soit mis sur les objets eux-mêmes et non sur l’homme qui les a collectionnés.
En exposant ces objets, Expression a voulu mettre en lumière la méconnaissance de la présence autochtone à Saint-Hyacinthe. Une cérémonie de purification et de guérison des objets a d’ailleurs été organisée en compagnie de la muséologue abénaquise Nicole O’Bomsawin lors de l’installation de Fragments vivants.
L’exposition s’inscrit dans le cadre du circuit touristique portant sur le patrimoine religieux et spirituel de Saint- Hyacinthe. Il est possible de la visiter en se rendant directement à Expression, mais elle est également intégrée à un parcours guidé animé par l’historien Martin Ostiguy dans lequel l’architecture et l’histoire de certains lieux de culte sont mises en valeur. D’ici la fin de l’été, ce parcours guidé sera proposé les samedis 19 août, 2 septembre et 16 septembre à 13 h 30. Le coût est de 10 $ et l’inscription est requise au histoiredemaska.com.