25 novembre 2021 - 07:00
Ville de Saint-Hyacinthe
Des idées intéressantes
Par: Le Courrier

Il s’est dit de bien belles choses lundi soir au conseil municipal de Saint-Hyacinthe, alors que la soirée marquait le début d’une nouvelle ère. Celle du maire André Beauregard et d’un conseil au quart renouvelé. Un conseil rempli de promesses.

Dans son mot d’introduction, tout comme lors de son discours de victoire le 7 novembre et lors de son assermentation quelques jours plus tard, le maire Beauregard s’est présenté en rassembleur lucide, lui qui souhaite unir les gens, poursuivre les dossiers en cours et les mener à bon port. Ah oui, et permettre aux Maskoutains de cultiver leur fierté.

Lundi soir, il n’a pas prononcé une seule fois le mot « transparence » dans son intervention, mais c’est tout comme. Il a fait part de son désir d’améliorer les communications entre la Ville et les résidents. Et il semble conscient que ce n’est pas nécessairement en ajoutant des ressources au Service des communications qu’il va y arriver. Encore faut-il que la commande vienne d’en haut – lire des élus et de la direction générale – et que cette ouverture, cette volonté de dialogue soit présente à tous les niveaux.

En entrevue, André Beauregard a agréablement surpris en reprenant à son compte deux idées exprimées au cours de la campagne électorale par Marijo Demers, de Saint-Hyacinthe unie. Même s’il est un partisan de l’effet wow pour le réaménagement de la promenade Gérard-Côté, il a ouvert la porte à la possibilité de réviser son budget à la baisse.

Peut-être que cette idée s’impose aussi d’elle-même vu la subvention réduite de moitié reçue de Québec et la mise à jour budgétaire du projet qui serait passé de 33 M$ à près de 40 M$, mais l’approche responsable exige qu’on s’y attarde.

M. Beauregard a aussi fait sienne la proposition de Saint-Hyacinthe unie d’instaurer un budget participatif dès 2022. Il s’agit d’une façon d’impliquer les citoyens dans l’administration municipale. Comment? En leur demandant de dicter les priorités d’action pour améliorer la qualité de vie de leur communauté. Le délai semble un peu court, mais il y a moyen de sauver du temps en s’inspirant de ce qui existe ailleurs.

À Drummondville, il n’y a pas qu’une splendide promenade Rivia. La Ville a aussi un budget participatif de 450 000 $. À Trois-Rivières, il s’élève à 200 000 $, tout comme à Matane où cette formule roule depuis 2015. Inutile de réinventer la roue. Et il n’y a absolument rien de mal à s’inspirer des bonnes idées de Saint- Hyacinthe unie. Maintenant et plus tard.

À ce chapitre, le candidat défait dans le district Saint-Sacrement, Marc Bisaillon, a lancé lundi soir l’idée que la Ville de Saint-Hyacinthe honore la mémoire de Madeleine Arel en associant son nom à la future place des spectacles qui séparera le complexe immobilier de Groupe Sélection et le Centre des arts Juliette- Lassonde. Madeleine qui?

Madeleine Arel a fait l’objet d’une touchante lettre ouverte publiée dans notre édition du 11 novembre. Sonia Chénier y relatait les grandes réalisations et le parcours de vie inspirant de celle qu’elle désignait comme « La plus grande des petites professeures de piano ». Mme Arel a consacré 84 ans de sa vie à sa passion et formé au passage des centaines d’élèves.

Fière résidente de l’avenue Saint- François, Madeleine Arel a aussi été associée malgré elle à la saga de Groupe Sélection. Son éviction et/ou sa relocalisation aux frais du promoteur, comme le déménagement de son piano, ont marqué les esprits. Dans une certaine mesure, on peut comprendre que l’idée d’associer son nom à cette place soit une façon d’honorer une passionnée qui s’est dévouée à son art et soit aussi une sorte de justice réparatrice. Le maire a salué l’idée, bien que le conseiller responsable du comité de toponymie, Bernard Barré, ait senti le besoin de mettre les choses en perspective. Bien qu’il soit sensible à la cause de Mme Arel, il a rappelé que des gens dignes de passer à la postérité, il y en a des dizaines sur la liste d’attente du comité. Lançons donc le débat.

Cette place a-t-elle absolument besoin d’un nom? La Ville sera-t-elle tentée de monnayer son identité en l’offrant au commanditaire le plus offrant comme elle l’a fait déjà pour son centre des arts, son centre aquatique et son centre culturel? Une place de spectacles Andrée Champagne aurait-elle plus de sens qu’un bout de rue à la mémoire de cette grande Maskoutaine? Et la très discrète et humble petite professeur de piano, aurait-elle souhaité laisser pareil souvenir? Ici, vos réponses sont aussi bonnes que les miennes.

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