2 juin 2022 - 07:03
Hausse du coût de l’essence
Des industries durement touchées
Par: Eliane Tremblay-Moreau
Le prix de l’essence se maintient au-delà du 2 $ le litre depuis la semaine du 9 mai. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le prix de l’essence se maintient au-delà du 2 $ le litre depuis la semaine du 9 mai. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le prix de l’essence bat des records. Dans les 12 derniers mois, le prix à la pompe a augmenté d’environ 0,80 $ dans l’ensemble du Québec. Si les automobilistes sont particulièrement touchés par cette hausse, c’est encore pire pour les entreprises de transport.

L’industrie du taxi, dont sa principale dépense est l’essence, n’a pas augmenté ses tarifs.

« Depuis qu’il y a eu la réforme, plusieurs choses ont changé et c’est plus encadré par le gouvernement. La Commission des transports du Québec décide des prix et nous ne pouvons pas augmenter nos tarifs. Il faut attendre qu’elle les augmente. Ça nous affecte, mais nous continuons de travailler malgré tout puisque la demande est présente. Nous faisons plus attention à nos déplacements pour moins dépenser d’essence par contre. Nous aimerions que le gouvernement enlève les taxes ou ajoute un crédit d’impôt, mais pour l’instant, nous ne pouvons pas faire grand-chose », explique le cofondateur de Taxi Maska Jordan Brasseur. Avant cette hausse, faire le plein d’une voiture pouvait lui coûter 40 $ tous les deux jours, il en coûte maintenant plus de 70 $ pour le même intervalle.

Difficile pour le transport

Le coût au litre du carburant diesel surpasse celui de l’essence. Cette hausse fait en sorte que les déplacements se font maintenant bien souvent à perte. Pour survivre à cet enjeu, la majorité des compagnies de transport, dont Transport Petit de Sainte-Hélène-de-Bagot, applique un prix de base et y ajoute une surcharge de carburant. Cela protège le transporteur contre les pertes en cas d’augmentation du prix du carburant pendant la durée du contrat. Son objectif est de fournir un taux fixe qui permet d’intégrer le coût du carburant dans les tarifs d’expédition.

« La surcharge nous sécurise, mais il y a tout de même des pertes. Nous ne sommes pas à plaindre, il y a des petites entreprises qui en souffrent beaucoup plus que nous. Tout le monde est touché, mais les clients continuent de faire affaire avec nous pour assurer la même qualité de service », souligne le vice-président de Transport Petit, Marc-Antoine Petit.

Jefo Logistique, qui est un acteur important dans le domaine du transport agricole, n’a jamais été autant en demande.

« L’industrie du transport est un service essentiel. Avant la guerre en Ukraine, nous calculions le prix de l’essence tous les mois et, aujourd’hui, c’est chaque semaine. Il n’y a plus de stabilité. Le prix de l’essence a doublé en quelques mois. Nous ajustons nos tarifs en conséquence. Ceux qui ne peuvent pas se permettre d’utiliser nos services n’ont qu’à ne pas les utiliser, mais nous n’allons pas travailler à perte contrairement à certaines petites entreprises. Je crois que l’industrie va se reformer. Les gros joueurs vont demeurer en place et les petits vont malheureusement tomber », précise le directeur général de Jefo Logistique, Steve Dillaire.

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