Propulsé au Québec lors du Festival international de jazz de Montréal en 2011, coup de coeur du public à ce moment-là, une deuxième mouture de GRUBB est désormais prête pour une petite tournée québécoise ce printemps. Le spectacle alliant danse, jeu théâtral, rap, hip hop, rythmes contemporains et gipsy sera de passage à Saint-Hyacinthe, au Centre des arts Juliette-Lassonde le jeudi 3 avril, à 20 h.
« C’est un spectacle très important pour moi, car c’est la première fois que l’on donnait la parole à de jeunes Roms. C’est aussi une manière inouïe d’ouvrir les yeux des gens sur ces jeunes qui vivent beaucoup de racisme et qui ont une vie très différente de la nôtre. » Avec l’ONG britannique GRUBB Forward, c’est maintenant près de 700 jeunes Roms de la région de Belgrade, en Serbie, qui sont pris en charge pour leur scolarité. « Les petits de la première mouture sont devenus des grands qui ont, pour certains, réussi leurs études secondaires et appris l’anglais. Ils sont devenus des têtes d’affiche dans leur pays et des modèles positifs pour d’autres jeunes Roms », précise le metteur en scène Serge Denoncourt.
Entre tradition et modernité
Si les premiers jeunes artistes souhaitaient au départ se fondre dans le décor en évacuant presque toutes les touches culturelles qui pourraient les rattacher à l’univers des Roms, Serge Denoncourt a dû travailler très fort pour les inviter à conserver leur tradition, à ne pas avoir honte d’être Rom.
« C’est un spectacle avec près de 25 artistes sur scène qui garantit aux gens une soirée exceptionnelle dans un univers trop peu connu. Les gens qui achètent un billet pour GRUBB contribuent aussi à aider ces jeunes à poursuivre leurs études. » Avec les rythmes fous et enivrants de pièces comme Aven, aven, Kartoni cave ou Gadjo song les spectateurs ne pourront que tomber sous le charme de ces jeunes très talentueux. Mené par Serge Denoncourt, ce spectacle, qui a été créé pour soutenir la cause des jeunes Roms, a aussi vu le jour grâce au travail bénévole, notamment, du danseur et chorégraphe Nico Archambault, et du maître de la métamorphose italien Arturo Brachetti. « Au début de chaque représentation, je parle au public pour leur expliquer l’histoire de ces jeunes et pour qu’ils comprennent ce qu’ils vont voir. Ce n’est pas une comédie musicale, c’est vraiment un spectacle qui parle de leur réalité et des pièces qui ont été écrites pour eux précisément. Pour moi, ce fut une expérience incroyable au niveau émotif et ma vie a vraiment changé grâce à ces Roms. Et le racisme à leur égard existe malheureusement encore », conclut Serge Denoncourt qui travaille aussi actuellement sur les pièces de théâtre Rouge et Les liaisons dangereuses.