12 janvier 2012 - 00:00
Centre aquatique Desjardins
Des liens entre la Ville et certains professionnels
Par: Jean-Luc Lorry
Éric Leuenberger est maintenant directeur général de la Corporation aquatique maskoutaine. Il a aussi participé à la sélection des architectes impliqués dans la construction.

Éric Leuenberger est maintenant directeur général de la Corporation aquatique maskoutaine. Il a aussi participé à la sélection des architectes impliqués dans la construction.

Éric Leuenberger est maintenant directeur général de la Corporation aquatique maskoutaine. Il a aussi participé à la sélection des architectes impliqués dans la construction.

Éric Leuenberger est maintenant directeur général de la Corporation aquatique maskoutaine. Il a aussi participé à la sélection des architectes impliqués dans la construction.

Si la sélection des architectes du Centre aquatique de Saint-Hyacinthe a fait couler beaucoup d'encre en raison des liens entre le maire Claude Bernier et l'un des architectes qui a été responsable de sa dernière campagne électorale, les liens entre une firme de consultants associée aux architectes retenus et l'un des membres du comité de sélection de la Ville, qui a octroyé ce contrat, attirent aussi l'attention.

Sur son site Internet, Services Eau de Gamme (SEG) n’hésite pas à mettre de l’avant ses liens d’affaires avec la Ville de Saint-Hyacinthe et son ancien régisseur aux activités aquatiques Éric Leuenberger. Ce dernier a d’ailleurs participé à la sélection des architectes en vue de la construction du centre aquatique.

Dans la section Nouvelles et témoignages du site, M. Leuenberger vante l’excellence de cette entreprise de Brossard et de son président Joël-Éric Mignault. « J’ai la chance de connaître Joël-Éric Mignault depuis 15 ans (…) il faut faire preuve de beaucoup de créativité pour trouver des solutions appropriées à l’entretien et au remplacement des différents systèmes de traitement d’eau (…) Au fil des ans, j’ai constaté que la mission de son entreprise était axée sur la sécurité et le confort des usagers et des employés. (…) Si vous cherchez un passionné à la fine pointe de la technologie, adressez-vous à Joël-Éric ou à un membre de son équipe! », témoigne M. Leuenberger à titre de régisseur aux activités aquatiques à la Ville de Saint-Hyacinthe.Interrogé par LE COURRIER, ce dernier a dit voir aucun mal à faire la promotion de cette entreprise.« En ce qui me concerne, ils ont toujours fait de l’excellent travail pour nous. »

Une position stratégique

Membre du comité de sélection chargé de départager les firmes d’architectes, Éric Leuenberger a eu son mot à dire dans le choix du consortium formé des firmes ACDF de Saint-Hyacinthe et TLA de Laval.

Dans la soumission de ce consortium, on mentionne l’apport et la participation de SEG à titre de consultant en piscine.« Quand j’ai vu les dossiers de soumission, je me souviens avoir dit que si nous faisions affaire avec SEG, les choses se passeraient bien. Au final, j’ai conservé les trois meilleurs candidats dans ce secteur en y apportant mon expertise », indique M. Leuenberger qui dit connaître toutes les firmes disposant d’un service d’ingénierie aquatique au Québec. « J’ai été président de l’Association des responsables aquatiques du Québec (ARAC) pendant quatre ans. À ce titre, je connais la plupart des gros joueurs sur le marché des piscines au Québec », précise-t-il.Rappelons que la sélection finale ne s’est pas faite uniquement sur le montant des soumissions. Heureusement pour ACDF-TLA et ses partenaires, dont SEG, puisque le consortium formé des architectes Bilodeau Baril, de Drummondville, et Poirier Fontaine, de Montréal, avait présenté une offre inférieure de 3 %.C’est au terme d’un pointage effectué à l’aide d’une grille de spécifications précises que le comité de sélection avait fini par recommander l’offre du consortium ACDF/TLA, deuxième plus bas soumissionnaire conforme.Pourtant, la firme ACDF disposait de moins d’expertise dans la conception de piscines que son concurrent Poirier Fontaine, a admis M. Leuenberger dans une entrevue accordée au COURRIER dans le cadre de ce reportage. C’est tout de même le consortium ACDF/TLA qui a hérité du contrat d’une valeur de 1 M$. Le choix du consortium ACDF/TLA a été et demeure encore vivement critiqué par l’un des associés principaux de la firme drummondvilloise, Denys Baril.« Nous avions proposé le coût de réalisation le plus bas. Nous avions travaillé 80 heures dans ce dossier et nous sommes incapables d’obtenir le document faisant état du pointage final », a confié M. Baril.Au 1er décembre, ACDF/TLA avait déjà reçu des honoraires de 1,3 M$, une somme à laquelle il faut ajouter diverses factures de 25 000 $ assumées par la Ville de Saint-Hyacinthe au cours des dernières semaines.Rappelons que l’architecte Guy Courchesne, associé principal chez ACDF, a été l’un des organisateurs de la campagne électorale du maire Claude Bernier à l’automne 2009, soit quelques mois seulement avant que ne soit effectué le choix des professionnels impliqués dans la construction du centre aquatique.Le maire ne faisait toutefois pas partie du comité de sélection formé de divers fonctionnaires de la Ville de Saint-Hyacinthe, dont M. Leuenberger.Ce dernier est maintenant directeur général de la Corporation aquatique maskoutaine, responsable de la gestion du centre aquatique Desjardins. Il n’est plus un employé de la Ville de Saint-Hyacinthe.

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