Devant la pression de nombreux citoyens et du Groupe Robin, les élus s’étaient engagés à analyser des pistes de solution pour diminuer les émanations d’ici la fin des travaux d’envergure qui prendront plusieurs années à se concrétiser. En séance du conseil du 4 novembre, le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, a répondu à une citoyenne que la meilleure solution demeure le traitement du problème à la source. Malgré tout, deux mesures de mitigation seront mises en place dès cet automne.
Entre autres, la Ville compte réorienter de manière temporaire une partie des émanations afin qu’elles soient traitées par un système de ventilation récemment installé pour la salle de digestat. Le système de traitement d’odeur a été remplacé intégralement et permet de prendre en charge une partie des émanations à l’intérieur du bâtiment jusqu’à l’installation du système permanent qui sera aménagé dans le cadre du vaste chantier.
La Ville travaille aussi à remettre en route l’équilibrage du dosage de sulfate ferrique afin d’atténuer les émanations de H2S. Il était prévu dans le grand projet de mise aux normes d’installer un point d’injection d’acide phosphorique pour compenser l’impact du sulfate ferrique sur le traitement de l’eau. La Ville a choisi de devancer cette étape en la réalisant cet automne, ce qui permettra de rendre viable cette solution. Rappelons que la Ville avait tenté de mettre en place une solution à base de sulfate ferrique en 2021, mais avait dû y renoncer parce que ce processus affectait la qualité des eaux usées.
Pas de brumisateur
Alors qu’il a intenté une poursuite de 7,3 M$ contre la Ville de Saint-Hyacinthe, le Groupe Robin réclame des mesures temporaires depuis plusieurs mois. Le promoteur avait d’ailleurs mandaté la firme FNX-Innov pour identifier des pistes de solution temporaires pour atténuer les émissions en se basant sur les études d’odeurs et d’émanations réalisées par la Ville de Saint-Hyacinthe. L’analyse et les recommandations se limitaient donc aux documents rendus disponibles par la Ville.
Dans ce rapport, on fait référence à plusieurs pistes de solution, dont une visant à mettre en place un inhibiteur d’odeur, à l’image de ce qui a été instauré à Varennes. D’un côté auteur du rapport, de l’autre responsable des services professionnels pour la Ville de Saint-Hyacinthe, la firme n’a toutefois pas recommandé à la Ville de mettre en place ce système.
« Les professionnels de la firme FNX-Innov responsable de notre dossier ne nous recommandent pas cette solution, notamment en raison de la nature des eaux usées de notre usine d’épuration. Il s’avère que l’installation de brumisateur n’aurait que peu d’effet sur les odeurs, sinon pas d’effet. La stratégie principale la plus efficace est le traitement du problème à la source », ajoute le maire de Saint-Hyacinthe.
Ce dernier ne s’est pas prononcé sur les autres pistes de solution proposées dans le rapport commandé par le Groupe Robin, comme le système de polissage au charbon pour les sorties latérales ou l’ajout d’une couverture flottante de type Agri-Top sur le bassin tampon.
La Ville de Saint-Hyacinthe lancera au cours de la prochaine année des travaux pour mettre à niveau et agrandir l’usine d’épuration ainsi que pour diminuer les odeurs. L’estimation des investissements nécessaires s’élève pour l’instant à 110 M$.