« C’est une façon de tirer notre épingle du jeu en allant chercher un bassin de main-d’œuvre supplémentaire », a souligné Valérie Lampron, vice-présidente des ressources humaines. Question d’attirer les immigrants unilingues, les deux panneaux en bordure du boulevard Casavant Ouest affichent un avis d’embauche pour les fonctions de journaliers, en anglais, en espagnol et en arabe, en plus du français.
Les affiches plurilingues sont installées, depuis octobre 2017, pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre criante dans le secteur manufacturier. « Nous sommes dans la même situation que beaucoup d’entreprises de la région et du Québec. C’est très difficile de recruter quand les employeurs annoncent des emplois disponibles partout. Il faut se démarquer », a expliqué Mme Lampron.
Ces panneaux ont permis de recruter huit nouveaux travailleurs arabes et hispanophones. Se faisant, ils sont maintenant 12 opérateurs, majoritairement de soir et de nuit, à provenir de l’extérieur du Canada parmi les 75 travailleurs de l’unité. « C’est important pour nous de couper les barrières du français pour leur montrer que nous sommes capables de leur offrir un emploi même s’ils ne maîtrisent pas la langue française. On les encourage par la suite dans leur processus de francisation », a-t-elle fait valoir.
Plusieurs initiatives ont vu le jour depuis l’automne dernier pour accueillir les travailleurs immigrants. Bien que les employés-cadres bilingues facilitent l’intégration, une vidéo de formation a été spécialement conçue dans les quatre langues pour les nouveaux arrivants et les instructions de travail sont désormais imagées de photos. Cette communication multilingue se fait aussi voir sur les réseaux sociaux de l’usine, eux aussi alimentés de contenu arabe et espagnol.
Forum-2020
L’organisme maskoutain Forum-2020, dont l’une des missions est d’aider les immigrants à se dénicher un emploi dans la région, appuie une vingtaine d’entreprises de Saint-Hyacinthe dans la recherche accrue de main-d’œuvre.
« Quand on a commencé il y a 10 ans, on allait vers les entreprises pour qu’elles intègrent les immigrants, et maintenant, elles courent après nous pour en embaucher. Le phénomène de la rareté de la main-d’œuvre existe depuis longtemps, mais il est nettement plus marqué depuis l’hiver dernier. C’est une sorte de détresse que je n’ai jamais vue auparavant », a commenté la directrice de Forum-2020, Ana Luisa Iturriaga.