« C’est indécent! », lance François Legault, ému par l’euthanasie de milliers de poulets. « C’est du gaspillage. Il faut que ça cesse! » Bon, on n’a jamais demandé aux poulets s’ils préféraient finir en farine animale ou en quart-cuisse chez St-Hubert, leurs choix de vie étaient limités dès le départ, mais je donne raison au premier ministre.
C’est indécent que le chef caquiste trouve le temps de se mêler de négos dans le privé, alors qu’il n’a pas encore fini les siennes dans le public. Plus sensible aux gallinacés qu’aux employés, le premier ministre qui considère que les Québécois ne gagnent pas assez cher, a perdu une belle occasion de se taire.
Indécent que les patrons d’Exceldor préfèrent augmenter la cadence plutôt que leurs ouvriers, prolétaires parmi les prolétaires, qui doivent travailler dans un frigidaire et une odeur de mort en mettant leur santé et celle de leur famille à risque. Comme on dit aux serres Demers : « C’est pas un monde de Câlinours. » Mais pour les ouvriers, c’est une droite au visage sous les yeux d’un arbitre qui regarde ailleurs.
Parlant d’indécence, donc d’arbitrage, Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, démontre pourquoi « solidarité sociale » est en dernier dans son titre. Au lieu de dénoncer ce gaspillage planifié, il pourrait s’y attaquer à l’année pis du champ à l’assiette pour aider nos plus démunis. Pour paraphraser Gandhi : « On juge la grandeur d’une nation par la façon dont les plus faibles y sont traités. »
Alors oui, il faut que ça cesse. Ce conflit, mais aussi notre regard sur cette industrie. Car ce que Gandhi a réellement dit, c’était : « On juge la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités. »