17 février 2022 - 07:00
Des pratiques agroenvironnementales qui rapportent
Par: Sarah Villemaire
Les contributions financières accordées aux agriculteurs pourraient atteindre de 1500 $ à 50 000 $ réparties sur trois ans. Photothèque | Le Courrier ©

Les contributions financières accordées aux agriculteurs pourraient atteindre de 1500 $ à 50 000 $ réparties sur trois ans. Photothèque | Le Courrier ©

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a récemment déposé le projet d’initiative de rétribution des pratiques agroenvironnementales dans le but d’encourager les agriculteurs à réduire leur empreinte écologique.

S’inscrivant dans le cadre du Plan d’agriculture durable 2020-2030, cette initiative vise à aider financièrement les producteurs agricoles souhaitant améliorer leur pratique agroenvironnementale allant au-delà des exigences réglementaires établies. Un budget annuel de 14 M$ sera alloué pour la réalisation des différents projets.

Que ce soit pour la diversification des cultures, la réduction de l’usage des herbicides ou la mise en place d’aménagements favorables à la biodiversité, les entreprises agricoles sont invitées à déposer leurs idées auprès de la Financière agricole du Québec.

Par ces réalisations, les agriculteurs pourraient toucher une aide financière de 1500 $ à 50 000 $ répartie sur trois ans. Dès l’inscription, les administrateurs de ce plan de rétribution remettront 40 % du montant en avance et le reste sera distribué après chaque bilan annuel pour atteindre 100 % d’ici la troisième année d’implantation.

Plus qu’un apport financier, ce projet sera une tout autre façon d’accompagner les agriculteurs dans leur démarche. « En lançant le programme de rétribution, on envoie un signal aux agriculteurs démontrant notre appui à tous les niveaux. On est prêts à les accompagner en matière de ressources financières, mais aussi dans tout le processus. On veut faciliter l’intégration pour encourager le plus d’agriculteurs possible », explique André Lamontagne, ministre de l’Agriculture et député de Johnson.

Aller de l’avant

Saluée, cette décision d’offrir un support financier est un pas dans la bonne direction, selon Martin Caron, président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA). « On accueille positivement l’initiative de rétribution des pratiques agroenvironnementales. Les agriculteurs ont toujours été des acteurs de changement en ce qui concerne les bonnes pratiques environnementales. Ça fait plusieurs années qu’on réclame, autant du provincial que du fédéral, des investissements publics en matière d’agroenvironnement. C’est une belle étape de franchie, mais il reste encore un manque à gagner », souligne- t-il.

Se comparant aux leaders internationaux en agriculture, le Canada devra redoubler d’efforts pour donner une rétribution des pratiques agroenvironnementales semblables à celle des États-Unis et d’autres pays d’Europe. « Cette mesure est une première au Canada, mais on constate un écart de 53 M$ des montants perçus des producteurs américains dans ce genre de rétribution. On est satisfaits de l’annonce, mais il y a encore du chemin à faire », souligne le président de l’UPA. Les agriculteurs intéressés ont du 7 mars au 30 avril pour soumettre leur projet à la Financière agricole du Québec.

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