30 mai 2024 - 03:00
Saint-Hyacinthe
Des présences dérangeantes au centre-ville
Par: Sarah-Eve Charland
De plus en plus de personnes flânent au centre-ville de Saint-Hyacinthe, créant parfois un sentiment d’inconfort auprès des visiteurs et commerçants. Photo François Larivière | Le Courrier ©

De plus en plus de personnes flânent au centre-ville de Saint-Hyacinthe, créant parfois un sentiment d’inconfort auprès des visiteurs et commerçants. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Cris, accumulation d’objets, comportements inappropriés et commentaires déplacés, les événements déplaisants sont de plus en plus fréquents au centre-ville de Saint-Hyacinthe avec l’arrivée du beau temps, au point où le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, a interpellé la Sûreté du Québec (SQ) afin d’accentuer sa présence et ses interventions dans le quartier.

On ne pointe pas nécessairement du doigt les personnes itinérantes. Ce sont davantage des problèmes de santé mentale et comportementaux qui sont à l’origine de l’inconfort de visiteurs, de résidents et de commerçants, insiste-t-il.

« J’ai eu l’occasion de rencontrer la SQ de Saint-Hyacinthe pour lui faire part de notre grande préoccupation en ce qui concerne les comportements inadéquats et les incivilités commises par certains individus au centre-ville qui refusent de se conformer aux règles sociales. Ces comportements créent une aura négative autour des personnes vulnérables qui, elles, cherchent à obtenir de l’aide », lance le maire.

On observe par ailleurs une plus grande concentration de personnes en situation d’itinérance ou d’errance près du Marché public. Selon la sergente Karine Picard, de la Sûreté du Québec, ce phénomène s’explique par la proximité des services, des organismes et des logements à bas prix, sans oublier la générosité des passants.

« On trouve un noyau dur d’itinérants qui viennent du coin. Ils se connaissent entre eux et ils sont connus du public. Ils ont un grand sentiment d’appartenance, ce qu’on ne retrouve pas dans les grands centres comme Montréal et Longueuil où c’est plus impersonnel. Les gens ont aussi de l’empathie et font beaucoup de dons à ces personnes. Lorsqu’elles vont moins bien ou qu’elles sont perturbées, ces personnes vont retourner au même endroit, soit la rue des Cascades », mentionne la sergente et coordonnatrice communautaire.

La présence de ces gens est plutôt frappante cette année puisqu’ils flânaient principalement au parc Casimir-Dessaulles l’année dernière. La SQ avait alors adopté une attitude plus répressive, mais n’a pas obtenu le résultat escompté. Ces personnes se sont donc déplacées sur la rue des Cascades.

« Les constats d’infraction ne sont pas les meilleurs outils. En ayant une vision plus répressive, ça a aussi l’effet d’entraîner de l’intimidation. On mise donc sur une multitude d’interventions en concertation, notamment avec le réseau de la santé », poursuit-elle.

Entre autres, la SQ effectue des surveillances au minimum deux fois par semaine au centre-ville en compagnie d’un intervenant social. Durant l’été, des patrouilles sont plus fréquentes. Le corps policier travaille notamment avec des équipes spécialisées en santé mentale et en itinérance en plus d’effectuer de la sensibilisation auprès des citoyens et des commerçants. La SQ souhaiterait également mettre en place un lieu de tolérance qui permettrait à ces gens de se regrouper dans un endroit dédié sans déranger les visiteurs.

Le directeur général de la Société de développement commercial (SDC) centre-ville Saint-Hyacinthe, André Marcotte, est bien conscient de la complexité du problème. Il n’y a d’ailleurs pas de consensus au sein des membres de l’organisme sur la perception du problème et l’approche à adopter. Depuis près d’un an et demi, la SDC mise sur la sensibilisation auprès des commerçants. Un protocole a été mis en place afin d’avoir une ligne de conduite claire à adopter dans le cas de certaines situations.

« On fait une tournée du centre-ville régulièrement. On fournit une liste des organismes de la région. On explique aux commerçants ce qu’il faut faire selon les situations. Ce que je dis : si tu ressens un sentiment d’insécurité, appelle la police. Je suis le premier à le faire, même si je ne le fais pas de gaieté de cœur. Mon conseil est de ne pas donner des sous à ces personnes, mais de donner aux organismes. Une piastre à un organisme permet d’aider plus d’une personne », ajoute M. Marcotte.

Déménagement de l’Accueil fraternel

Par ailleurs, l’Accueil fraternel du Centre de bénévolat de Saint-Hyacinthe rouvrira ses portes le 4 juin dans un nouvel édifice. Il se situera à partir de cette date au 1050, rue des Cascades, dans le bâtiment commercial qui abritait la boutique Tel quel. La soupe populaire s’y tiendra temporairement en attendant que les travaux de rénovation à la Maison Benoit-Benoit se terminent.

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