11 août 2022 - 07:00
Restrictions sur l’utilisation d’eau potable
Des règles inapplicables, se plaint un agriculteur
Par: Sarah-Eve Charland
La nouvelle réglementation sur l’utilisation de l’eau potable à Saint-Hyacinthe cause des soucis pour un agriculteur désirant laver son camion en dehors des heures permises. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La nouvelle réglementation sur l’utilisation de l’eau potable à Saint-Hyacinthe cause des soucis pour un agriculteur désirant laver son camion en dehors des heures permises. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La nouvelle politique de l’eau de la Ville de Saint-Hyacinthe ne fait pas que des heureux chez les Maskoutains. Puisque le règlement ne fait pas de distinction entre les commerces et les particuliers, un producteur agricole estime que les nouvelles dispositions touchant le lavage de véhicules nuisent à son entreprise.

Guy Desmarais a été surpris d’apprendre qu’il était dans l’illégalité en lavant son camion commercial en dehors des heures prescrites par la nouvelle réglementation. Il a alors reçu un constat d’une valeur de 277 $ à la mi-juillet. « Je n’aurais rien eu si je l’avais lavé à l’intérieur les portes fermées. C’est un non-sens quant à moi. Je réside sur un terrain zoné mixte (résidentiel-commercial). Est-ce la même chose pour tous les propriétaires de machineries commerciales? », se questionne-t-il.

À la Ville de Saint-Hyacinthe, on confirme que le règlement sur l’utilisation de l’eau potable ne prévoit pas d’exception pour les véhicules agricoles ou commerciaux. Les seules exceptions touchent les terrains de golf et les pépinières, mais ils doivent tout de même se conformer à une plage horaire spécifique. Le règlement considère les « véhicules » comme tout « moyen de transport », incluant donc les véhicules agricoles et commerciaux.

Rappelons qu’au cours des derniers mois, la Ville de Saint-Hyacinthe a serré la vis aux utilisateurs d’eau potable. Les règles touchant l’arrosage, le lavage de voiture et la climatisation ont changé. Entre autres, le lavage des véhicules est permis de 7 h à 9 h et de 19 h à 21 h du lundi au vendredi et en tout temps la fin de semaine. Les horaires en lien avec les numéros pairs ou impairs des immeubles résidentiels demeurent en vigueur.

De plus, les amendes minimales sont passées de 100 $ à 200 $ pour une première infraction pour les particuliers. Les personnes morales sont susceptibles d’obtenir un constat entre 500 $ et 1000 $. Le constat est émis au propriétaire de la propriété où le lavage s’effectue, en se basant sur le rôle d’évaluation. M. Desmarais a donc reçu un constat destiné à un particulier au lieu d’un constat adressé à une entreprise. À ce jour, 107 constats d’infraction ont été distribués depuis la mise en place des modifications au règlement.

Une exception pour les agriculteurs?

Selon M. Desmarais, il n’a pas le choix de laver son camion commercial avant son utilisation pour des fins de sécurité. Il ajoute qu’il ne peut pas demander à ses employés de le laver le soir, les fins de semaine ou les jours fériés. Il estime que les quantités d’eau utilisées ne sont pas énormes. À raison de 3,5 galons par minute, il prend en moyenne 20 minutes pour nettoyer ses véhicules, environ deux fois par semaine. « La réglementation m’empêche d’exercer mon métier d’agriculteur. Pourquoi n’ont-ils pas pensé à nous? »

« Il n’y a pas eu de discussions spécifiques concernant les véhicules des producteurs agricoles, répond le porte-parole de la Ville de Saint-Hyacinthe, Philippe Paré-Moreau. L’enjeu de la ressource en eau potable touche tout le monde. Toutefois, comme n’importe quel règlement, nous sommes toujours à l’écoute de problématiques d’application particulières et des modifications réglementaires pourraient être analysées en fonction de certaines situations particulières. »

image