« Je ne crois pas que tout le monde va s’en sortir dans le milieu de la restauration. Si tu es locataire de ton commerce, la 2e vague risque de faire encore plus mal », considère Steve Deslauriers, franchisé de la rôtisserie St-Hubert à Saint-Hyacinthe.
« Appartenant à une bannière, je pense que nous avons de meilleures chances de nous en sortir qu’un indépendant qui n’a pas une équipe qui l’accompagne entre autres pour le marketing et l’approvisionnement. Une chaîne comme St-Hubert est une belle machine pour traverser cette seconde vague », considère-t-il.
Même s’il peut changer de cap grâce au service de livraison et au comptoir à emporter, M. Deslauriers juge impossible de combler le manque à gagner causé par la fermeture de sa salle à manger. « La moyenne de facturation est différente. Cela ne compensera jamais nos pertes de revenus », estime le restaurateur.
En temps normal, cette rôtisserie située dans le secteur du centre commercial regroupe 85 employés. Les mesures imposées par le gouvernement obligent Steve Deslauriers à réduire son personnel à 30 employés.
« Nous évaluons nos chiffres chaque jour. L’accompagnement du groupe St-Hubert nous rend plus forts. Malgré cela, je trouve dommage que quelques bons employés nous aient quittés lors de la période de confinement au printemps », souligne-t-il.
Les Fourchettes se démènent
Au centre-ville, le restaurant Les Fourchettes Vagabondes a transformé sa salle à manger en salle de montage pour les commandes à emporter.
« Notre salle à manger comptait 55 places avant la pandémie. Nous avons dû retirer les plats de porcelaines pour les remplacer par des contenants en carton », illustre Véronique Prévost, propriétaire du restaurant Les Fourchettes Vagabondes, en entrevue au COURRIER.
Ce restaurant, qui a commencé ses activités en 2018, est réputé en ville pour ses menus de type « à l’ardoise » qui proposent des plats composés de produits du terroir.
« Nous allons garder notre service de plats à emporter pour pouvoir poursuivre notre aventure. Par conviction personnelle, nous ne rouvrirons pas la salle à manger tant que la pandémie se poursuivra », indique Véronique Prévost, qui porte aussi la casquette de chef du restaurant.
Elle se félicite de pouvoir garder à l’emploi sept personnes à temps partiel. « Chez nous, l’ensemble du personnel touche maintenant à toutes les tâches. Ainsi, cela assure un emploi à tous. »
Véronique Prévost compte beaucoup sur le nouveau coup de pouce financier de Québec, l’Aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM). Ce programme permettra aux entreprises visées par des ordres de fermeture qui subiront des pertes de revenus d’obtenir une aide non remboursable pour payer leurs frais fixes.