28 octobre 2021 - 07:00
Des rêves et des épreuves
Par: Maxime Prévost Durand
Malgré les épreuves qui ont teinté sa carrière, Bertrand Godin a pu réaliser plusieurs rêves au volant d’une monoplace.

Le moment le plus marquant de sa carrière reste encore à ce jour sa victoire au Grand Prix du Canada, sur le circuit Gilles-Villeneuve à Montréal, à l’été 1997, en Formule Atlantique. Cette année-là, il avait également remporté le Grand Prix de Cleveland. Ses plus grandes joies ont toutefois été suivies d’une immense déception lorsqu’on lui a appris, la journée de sa fête de surcroît, qu’il n’y aurait pas de suite avec l’écurie Player’s.

« Ça m’avait scié les jambes. Mais je suis ensuite allé en Formule 3000 où j’ai pu vivre de belles expériences malgré un châssis délaminé et une série ultra compétitive, mentionne-t-il, en évoquant les noms de Juan Pablo Montoya, Nick Heidfeld, Bruno Jonquera et Gonzalo Rodriguez parmi ses rivaux. Les résultats n’ont pas été là, mais sur le plan du dépassement de soi, ça a été une saison incroyable. »

Son palmarès compte également deux titres de vice-champion de France en Formule Ford, en 1993 et 1994. C’est d’ailleurs chez nos cousins qu’il a pu lancer sa carrière professionnelle. Débarqué en sol français avec à peine 200 $ en poche pour réaliser son rêve, il avait réussi à se tailler une place avec l’écurie MaxAuto.

« Je n’avais pas d’argent, pas de voiture dans la vie de tous les jours et je marchais quatre kilomètres pour aller laver mon linge à la buanderie, mais j’étais le gars le plus heureux parce que, la fin de semaine, j’enfilais ma combinaison et mon casque, je me glissais dans la Mygale #77 et j’étais pilote de course. Pour moi, ce n’était pas un sacrifice parce que c’était ce que je voulais faire. »

Bertrand Godin avait fait ses premières armes en karting dans des courses disputées à Mont-Saint-Hilaire, après avoir acheté un bolide en cachette de ses parents.

« Quand j’ai découvert qu’il y avait des karts pour faire de la compétition, j’avais 17 ans, j’allais bientôt avoir 18 ans. J’avais demandé à mes parents ce qu’ils en pensaient et ils m’avaient dit : “Es-tu malade?”. J’avais eu ma première voiture et, neuf jours plus tard, je l’avais scrappée dans le 3 e Rang de Sainte-Hélène, se souvient-il. Mais la journée de mes 18 ans, je m’achetais un kart. J’avais travaillé pour amasser mon argent et je l’avais acheté en cachette. »

Tout juste avant la pandémie, Bertrand Godin avait renoué avec la compétition en Formule 1600, remportant le Grand Prix de Trois-Rivières, en 2018 et 2019, et disputant une première saison complète en 25 ans au volant d’une monoplace en 2019.

Au-delà du pilote, Bertrand Godin a aussi fait sa marque dans d’autres sphères, que ce soit comme conférencier, instructeur à l’École nationale de police, analyste à la télévision et ambassadeur de Procure.

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