Une première cohorte de six Philippins est arrivée en novembre 2022 et la deuxième de dix travailleurs, en mai dernier. La décision d’aller chercher des renforts à l’étranger remonte toutefois à aussi loin que quelques mois avant la pandémie. C’est alors que M. Dupuis et son équipe ont réalisé que les départs à la retraite récents et à venir allaient nécessiter l’embauche d’une quinzaine de nouveaux employés. Déjà, les travailleurs présents croulaient sous le travail en heures supplémentaires.
Le directeur général a donc décidé de recruter trois mécaniciens industriels et trois mécaniciens de véhicules lourds à distance. Il a fait affaire avec la firme Solution Recrutement International à Magog et a opté pour des Philippins en raison de leurs valeurs similaires et de la facilité à s’intégrer. Cette dernière caractéristique a été soulignée par d’autres entreprises ayant fait le même processus.
Toutefois, sur cinq candidats retenus, seulement un convenait pour l’embauche. L’entreprise a donc révisé ses critères et les résultats ont été concluants. Six employés ont donc été engagés pour la première cohorte. Au total, 60 entrevues virtuelles ont été réalisées par le directeur pour les deux cohortes. À quelques reprises, il a aussi questionné les conjointes, question de les impliquer dans le processus.
Intégration réussie
Finalement, en raison de la pandémie, les six premiers travailleurs sont arrivés plus d’un an plus tard alors qu’une tempête venait de s’abattre sur la région, s’est souvenu Claude Dupuis. Joseph Cabierto fait partie de ce groupe et le directeur se souvient de l’avoir vu faire des anges dans la neige à sa première journée de travail. « Je suis venu ici pour avoir un meilleur futur et subvenir aux besoins de ma famille », a confié le père de cinq enfants qu’il espère faire venir au Québec à la fin de son permis de travail fermé de trois ans. « L’entreprise me fait vraiment sentir comme un membre de la famille. Avant d’arriver, j’étais anxieux, mais dès le premier jour, je me suis senti en confiance », a-t-il ajouté.
Pour faciliter l’intégration, Claude Dupuis a d’ailleurs fait installer des drapeaux philippins dans le garage et sur un mât au point le plus haut de la carrière. Les nouveaux travailleurs avaient aussi demandé à habiter ensemble, alors l’entreprise a loué une maison à Sainte-Rosalie. Une voiture leur a été fournie la première année.
Une seconde vie pour le presbytère
Les dix autres Philippins qui sont arrivés ce printemps résident au presbytère de Saint-Dominique. Celui-ci a été acquis il y a un an par le Maskoutain Michel Dufresne, un client des Carrières de Saint-Dominique. Puisqu’il renferme 10 chambres, Claude Dupuis a convaincu M. Dufresne d’y accueillir les Philippins. Des rénovations majeures ont donc été effectuées et l’équipement de cuisine et d’autres mobiliers ont été récupérés du restaurant Cantine Chez Jos de Saint-Hyacinthe qui a fermé ses portes en décembre 2023.
Sonimar Dogomeo fait partie des travailleurs qui y habitent, mais il déménagera bientôt dans un appartement à Waterloo pour travailler sur le site des Carrières de Lac-Brome. Un autre travailleur arrivé le 9 septembre s’est joint à lui. « J’espère que ma femme et ma fille de 8 ans me rejoindront un jour. Quand on m’a annoncé que j’étais engagé, j’ai figé. Je ne pouvais plus parler. Je pleurais comme un bébé », a raconté celui qui trouve ses collègues bien sympathiques, mais peine à s’adapter au changement de température même en été. Il a commencé sa francisation en septembre avec la conjointe d’une employée, une ancienne enseignante, comme tutrice. Les six premiers Philippins ont presque déjà terminé cette étape. Cela facilitera l’intégration bien que les Philippins parlent déjà anglais et que le jumelage avec les employés québécois se déroule bien, assure la direction.